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Mali : une religieuse colombienne enlevée en 2017 est libérée

Dimanche 10 Octobre 2021

La religieuse colombienne reçue par le président malien Assimi Goïta
La religieuse colombienne reçue par le président malien Assimi Goïta
La religieuse avait été enlevée par un groupe djihadiste alors qu’elle travaillait comme missionnaire depuis six ans dans la paroisse de Karangasso, dans le sud du Mali.
 
Une religieuse franciscaine colombienne, sœur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en février 2017 par des djihadistes au Mali, a été libérée samedi, a annoncé la présidence malienne. La présidence du Mali a salué dans un communiqué «le courage et la bravoure de la sœur», précisant que cette libération est «le couronnement de 4 ans et 8 mois d’efforts conjugués de plusieurs services de renseignements».
 
«Je remercie les autorités maliennes, le président, toutes les autorités maliennes pour tous les efforts que vous avez fait pour me libérer. Que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse le Mali», a déclaré la religieuse à la télévision publique malienne. Elle est apparue aux côtés du président par intérim, le colonel Assimi Goïta, et de l’archévêque de Bamako Mgr Jean Zerbo.
 
«Emmenez-moi»
 
Mgr Zerbo a assuré à l’AFP que la religieuse «se porte bien». «Nous avons beaucoup prié pour sa libération. Je remercie les autorités maliennes et les autres bonnes volontés qui ont permis cette libération», a-t-il dit. Gloria Cecilia Narvaez fait partie des Franciscaines de Marie Immaculée, une congrégation d’origine suisse fondée en 1893 et présente dans 17 pays. Elle avait été enlevée le 7 février 2017 près de Koutiala, à 400 km à l’est de Bamako.
 
Elle travaillait alors comme missionnaire depuis six ans dans la paroisse de Karangasso avec trois autres religieuses.
 
Selon une de ses collègues, sœur Carmen Isabel Valencia, sœur Gloria Cecilia Narvaez s’était volontairement livrée à ses ravisseurs alors qu’ils s’apprêtaient à enlever deux religieuses plus jeunes. «Je suis la supérieure, emmenez-moi», avait-elle dit, selon cette collègue.
 
Plusieurs mois de négociations
 
Le frère de l’ex-otage s’est dit ému, après avoir eu confirmation de la libération. «Dieu merci, elle est en bonne santé, ils m’ont envoyé des photos et elle a l’air bien», a réagi Edgar Narvaez, dans une brève conversation avec l’AFP.
 
Le président de la Conférence épiscopale de Colombie, Mgr Mario de Jesús Álvarez Gómez, a pour sa part exprimé son «immense joie». «Je me réjouis énormément de la nouvelle de la libération au Mali de notre chère compatriote, la religieuse Gloria Cecilia Narváez, un objectif que nous nous étions fixé au sein du gouvernement national et pour lequel nous avons travaillé avec le président (colombien Ivan) Duque pendant de nombreux mois», a déclaré pour sa part dans un communiqué la ministre colombienne des Affaires étrangères, Marta Lucía Ramírez. Marta Lucía a également souligné les «efforts humanitaires du gouvernement français pour contribuer à cette réussite».
 
Un journaliste français toujours otage
 
Une source proche de la médiation a confié à l’AFP que la religieuse n’avait pas été maltraitée pendant sa détention et qu’elle a appris le Coran. «Nous ne dirons pas de détails.
 
Les négociations ont duré des mois, des années», a souligné cette source. Un responsable de l’aéroport de Bamako, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a indiqué à l’AFP que Gloria était arrivée samedi soir dans la capitale malienne d’où elle doit prendre l’avion pour Rome. Le départ de Bamako de la Colombienne a été confirmé par l’archevêché de la ville.
 
Dans une lettre transmise en juillet dernier par la Croix-Rouge à son frère, sœur Gloria Narvaez expliquait être détenue par «un groupe du GSIM», le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à Al-Qaïda. Les enlèvements sont courants au Mali, pays sahélien pris dans la tourmente depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le nord en 2012. Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l’intervention de forces onusiennes, françaises et africaines.
 
Un journaliste français, Olivier Dubois, a été enlevé début avril dans le Nord du Mali par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda. (AFP)
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