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Macron va présenter son "anti-plan Marshall" pour les banlieues

Vendredi 18 Mai 2018

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron tracera mardi les grandes lignes de la politique qu'il entend mener en faveur des quartiers prioritaires et qu'il souhaite en rupture avec la dizaine de plans banlieues mis en place ces quarante dernières années en France sans résultat probant pour les habitants de ces territoires.

Le chef de l'Etat réunira dans la matinée à l'Elysée le conseil présidentiel des villes - dont il avait annoncé la création en novembre lors d'un déplacement à Tourcoing - avant de prendre la parole devant plusieurs centaines de personnes.

Il devrait annoncer des "mesures très concrètes pour le quotidien des habitants" et "insister sur l'engagement de toutes les parties prenantes, des entreprises, des élus et des collectivités territoriales", souligne-t-on à l'Elysée.

"Il ne s'agit pas d'un plan, l'idée c'est davantage de sonner la mobilisation et de partir de la base, des projets et des habitants", ajoute-t-on. "Il y a beaucoup d'argent qui a été mis, il y en aura probablement un peu plus sur un certain nombre de dispositifs mais l'enjeu n'est pas tant budgétaire que de mobilisation et de faire en sorte que ça fonctionne".

Les attentes sont grandes. Depuis 40 ans, une dizaine de "plans banlieue" ont été lancés avec un bilan mitigé : les 1.500 quartiers labélisés "politique de la ville" (QPV), où vivent 5,5 millions de personnes, affichent encore des taux de chômage et de pauvreté nettement supérieurs à la moyenne nationale.

Ces quartiers comptent par ailleurs toujours deux fois moins de médecins généralistes, près de cinq fois moins de crèches et de nombreux services publics ont au fil des ans disparu.

Lors de sa prise de parole mardi, Emmanuel Macron devrait "rappeler que beaucoup de choses ont été faites" depuis le début de son quinquennat, indique-t-on à l'Elysée, qui cite notamment la mise en place de la police de sécurité du quotidien (PSQ), le dédoublement des classes de CP et de CE1 et la création des emplois francs.

L'ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo, artisan du programme national de rénovation urbaine (PNRU) qui a généré 48 milliards d'euros de travaux depuis 2003, a remis le 26 avril au Premier ministre Edouard Philippe un rapport qui presse l'exécutif d'agir sur tous les fronts, de l'aide aux communes à l'emploi, en passant par l'école et la rénovation urbaine.

Il avait estimé qu'environ 10 milliards d'euros seraient nécessaires chaque année pour mettre en oeuvre ce plan, dont un peu plus de 3 milliards directement portés par l'Etat. Le premier poste serait la rénovation urbaine, à environ 4 milliards par an.

La récente démission de Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis) et défenseur des quartiers défavorisés, "fatigué" par l'absence de volonté politique, a libéré la parole de nombre d'élus qui dénoncent l'inaction du gouvernement.
 
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