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Le reportage et sa dramaturgie à l’honneur à Berlin

Jeudi 26 Avril 2018

Alors que les news «fast-food» prennent de plus en plus d’ampleur et de place dans les colonnes des journaux et magazines, des «résistances» s’organisent pour maintenir le flambeau d’un journalisme de qualité. C’est l’objectif visé par l’atelier soutenu par la Fondation Friedrich Naumann et mis en œuvre par l’Académie de reportage de Berlin au profit de journalistes ivoiriens et sénégalais.


Depuis lundi et jusqu’à samedi, dix journalistes sénégalais et ivoiriens sont dans la capitale allemande pour les besoins d’une session de renforcement de capacités dans le genre dit noble du journalisme, le Reportage. Cet atelier, organisé par la Fondation Friedrich Naumann en collaboration avec l’Académie de reportage de Berlin, se veut un cadre d’échanges entre confrères déjà dotés d’expériences significatives ou intéressantes au long de leur carrière.
 
Au cœur de cette formation très intensive, la Dramaturgie du reportage avec un approfondissement des séquences qui la composent et une succession de travaux pratiques et d’échanges autour de dix sujets d’investigation entre des groupes mis en place pour la circonstance.
 
Principal formateur de cet atelier, Michael Obert est un grand reporter allemand qui bourlingue depuis une quinzaine d’années dans les points chauds du continent africain. L’année dernière, il a réalisé un reportage retentissant en Libye en se faisant embarquer dans le «Tileel», un petit et modeste patrouilleur des garde-côtes libyens dont la mission est de neutraliser le trafic des passeurs qui acheminent les migrants africains en Europe via l’Italie.
 
Familier des enfers du Soudan et de Somalie, du Delta du fleuve Niger, des plantations de café-cacao en Côte d’Ivoire où sévissait l’exploitation d’enfants venus de pays limitrophes comme le Bénin, Michael Obert est également un grand connaisseur du Bengladesh, du Pakistan, du Vietnam, de l’Amérique Latine... C’est dans cette partie du continent américain qu’a débuté sa carrière de globe-trotter du reportage d’investigation après qu’il a abandonné sa profession d’économiste établi à Paris.
 
«Approches entrepreneuriales»
«Aujourd’hui, à côté des fake news et du journalisme fast-food, il y a nécessité et possibilité de faire vivre un journalisme de haut-niveau, authentique, utile et non contestable», a-t-il confié à ses confrères hier au terme de la troisième journée de formation. «Il y a une forte demande de journalisme de qualité, de reportages de qualité, c’est certain, mais il faut trouver les moyens de les financer.
 
Et pour cela, il faut trouver les budgets.» Un casse-tête auquel tous les journalistes sont confrontés. A cet égard, Michael Obert préconise que les journalistes développent «des approches entrepreneuriales et des innovations qui ne leur sont pas forcément familières» afin de dénicher les moyens des ambitions qu’ils portent pour leur métier.
 
Ce programme soutenu par la Fondation Friedrich Naumann est supervisé par l’ex journaliste Andrea Nüsse, chef du Programme Dialogue des Médias, Peter Cichon, et Khady Diop du Bureau de Dakar.
 
Momar DIENG (Berlin)
 
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