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La justice américaine s'intéresse aux "affaires" de l'avocat de Trump

Samedi 14 Avril 2018

a justice américaine s'intéresse depuis des mois aux "affaires" du conseil de Donald Trump, Michael Cohen, accusé d'avoir enterré plusieurs scandales visant son client, plutôt qu'à ses activités d'avocat, selon un document de justice enregistré vendredi.

Les bureaux de Michael Cohen ont été perquisitionnés lundi par la justice américaine, en lien avec l'enquête tentaculaire du procureur spécial Robert Mueller. Du matériel et de très nombreux documents ont été saisis à cette occasion.

Dans le document enregistré vendredi, les services du procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman révèlent qu'ils surveillaient depuis plusieurs mois les différentes messageries électroniques de M. Cohen.

Cette surveillance menée dans le cadre d'une "enquête criminelle" a mis en évidence que l'avocat "n'effectuait aucun travail juridique", selon le document, qui explique également que les enquêteurs le soupçonnent d'infractions "essentiellement centrées sur ses affaires personnelles".

Michael Cohen a reconnu publiquement avoir versé 130.000 dollars à l'actrice pornographique Stormy Daniels en novembre 2016 pour acheter son silence. Elle affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump en 2006 et 2007.

Une transaction dont le président a assuré ne pas avoir connaissance, l'ancien promoteur immobilier niant, par ailleurs, toute relation avec Stormy Daniels.

Selon le New York Times, M. Cohen aurait également été consulté par l'éditeur de presse David Pecker au sujet du témoignage de Karen McDougal, une ancienne playmate du magazine Playboy qui assure avoir aussi eu une liaison avec le milliardaire.

Le National Enquirer, titre phare du groupe de David Pecker, avait en effet accepté d'acheter l'exclusivité de cette confession pour 150.000 dollars.

Le magazine The New Yorker affirme, sur la base de témoignages anonymes, que M. Pecker et le National Enquirer ont finalement choisi de ne pas la publier, pour préserver Donald Trump, ce que démentent les intéressés.

Selon le New York Times, M. Trump a appelé vendredi Michael Cohen pour "faire le point" sur la situation de son fidèle conseil.

L'avocat étant sous surveillance téléphonique, selon le document publié vendredi, cet appel est susceptible d'entrer dans le champ de l'enquête.

- Cohen tente une contre-attaque -

L'image de fossoyeur de scandales de Michael Cohen a pris un peu plus forme encore vendredi avec la révélation d'un versement de 1,6 million de dollars, arrangé par l'avocat, à une ancienne playmate de Playboy pour acheter son silence sur une liaison avec un cadre du parti républicain.

Les avocats de Michael Cohen ont saisi la justice pour obtenir que certains documents saisis soient expurgés de l'enquête du procureur spécial. Ils font valoir que beaucoup de ces documents sont couverts par le secret des correspondances entre avocat et client et ne sont, dès lors, pas exploitables par la justice.

Ils souhaitent que la justice les autorise à déterminer ce qui relève ou non de ce secret parmi les documents ou que soit désigné, à défaut, un expert indépendant qui en serait chargé.

Les représentants du ministère public ont souhaité que la procédure habituelle soit utilisée, à savoir un tri par une équipe spéciale composée de fonctionnaires du ministère de la Justice.

Lors d'une audience vendredi, une avocate représentant Donald Trump, Joanna Hendon, a indiqué que le président avait un "intérêt marqué" pour cette procédure à laquelle il est partie en tant que client de Michael Cohen et couvert, lui aussi, par le secret des correspondances.

La juge fédérale Kimba Wood a renvoyé l'affaire à lundi.

Dans l'attente d'une décision sur la méthode de tri des documents, les services du procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman se sont engagés à ne pas examiner ce qui avait été saisi.

Déjà dans la tourmente, Michael Cohen avait réaffirmé dimanche sur son compte Twitter, sa fidélité à Donald Trump: "Je protègerai toujours notre président".
 
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