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La BRI met en garde contre un risque de rechute de l'économie

Lundi 24 Septembre 2018

Zurich (awp/afp) - Claudio Borio, le chef économiste de la Banque des Règlements internationaux (BRI), a mis en garde contre les risques de rechute de l'économie mondiale, prévenant qu'il n'y aura cette fois que "peu de traitements à disposition".

Le "traitement de choc" administré par les banques centrales après la crise financière de 2007-2008, "sous forme de taux d'intérêt inhabituellement et durablement bas", a permis de soutenir l'économie, a imagé le chef du département monétaire et économique de cette institution, considérée comme la banque centrale des banques centrale, lors d'une présentation de son rapport trimestriel, publié dimanche.


Mais il n'a pas été "sans effets secondaires", a-t-il ajouté, estimant que les turbulences des derniers mois, marqués entre autre par la crise en Argentine et la chute de la livre turque, s'apparentent à "un symptôme de sevrage" maintenant que les grandes banques centrales sont en train d'y mettre fin.

Après des années de politique monétaire ultra-accommodante, la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est lancée dans un cycle progressif de resserrement de ses taux tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a récemment confirmé qu'elle compte mettre un terme à son programme de soutien à l'économie fin 2018.

Dans son rapport trimestriel, la BRI a toutefois mis en lumière que les crédits aux économies émergentes, en particulier sous la forme de titres de créances libellés en dollar, ont fortement enflé depuis 2010, ce qui les rend très sensibles à une réappréciation du billet vert avec la remontée des taux américains.

"Les prêts en dollar aux résidents non bancaires des économies de marché émergentes (EME) ont plus que doublé depuis la Grande crise financière, pour atteindre environ 3.700 milliards de dollars", a isolé Claudio Borio dans les statistiques de la BRI.

Actuellement, il est difficile de prédire quelle tournure va prendre l'économie mondiale, sur fond de divergence croissante entre les marchés américains et ceux des autres économies, en particulier des pays émergents.

Ce qui est sûr, a-t-il jugé, c'est que le chemin "vers la guérison complète" sera "escarpé", et cela d'autant plus que les remèdes à disposition des banques centrales sont limités, après toutes ces années de soutien à l'économie.

Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) doit se réunir mardi et mercredi, les investisseurs tablant sur un nouveau tour de vis sur ses taux. (afp/rp)
 
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