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L’interminable attente des proches du journaliste Olivier Dubois, enlevé il y a six mois au Mali

Vendredi 8 Octobre 2021

Le journaliste Olivier Dubois, enlevé depuis le 8 avril 2021
Le journaliste Olivier Dubois, enlevé depuis le 8 avril 2021
Dans le bureau de Déborah Al-Hawi Al-Masri, planté sur la rive droite de Bamako, la capitale du Mali, le temps est suspendu. Les minutes lui semblent être des heures et les heures des jours entiers, depuis six mois. « On me dit d’être patiente, mais je suis déjà à bout de forces », glisse la Française de 35 ans, vissée à ses deux téléphones.
 
Depuis le 8 avril, elle vit dans l’attente et l’espoir de voir son compagnon, le journaliste français Olivier Dubois, sortir de sa captivité. Ce jour-là, à Gao, dans le nord-est du Mali, une zone où pullulent les katibas djihadistes depuis le déclenchement de la guerre en 2012, Olivier Dubois a été enlevé, après avoir voulu interviewer un chef intermédiaire du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida).
 
« Il était pourtant confiant de revenir de ce voyage sain et sauf », soupire Déborah Al-Hawi Al-Masri. Elle en tient pour preuve leurs derniers messages, échangés lorsque Olivier Dubois monte à bord de l’avion, direction Gao, le 8 avril. Un selfie accompagné d’un mot : « Je vais éteindre mon téléphone. Dis à Aminata de préparer ses beignets à la viande pour mon retour.»
 
Que s’est-il passé, ce 8 avril, dans la cité des Askia ? Le mystère demeure. Le journaliste indépendant, fin connaisseur des dynamiques sécuritaires maliennes, avait bien préparé son voyage. A-t-il trop fait confiance à son réseau, pourtant solide et qu’il ne cessait d’alimenter depuis son installation au Mali, en 2015 ? (Le Monde)
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