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L’hyper-président Sall et le grand surveillant Dionne

Samedi 6 Avril 2019

Le remaniement ministériel tant attendu après l’élection présidentielle du 24 février commence sur les chapeaux de roue. Premier ministre depuis 2014, Mahammed Boun Abdallah Dionne a certes été reconduit mais sous la forme de contrat à durée déterminée (CDD). En effet, le président de la République qui entend supprimer le poste de premier ministre au prochain conseil des ministres après la formation du gouvernement l’a aussitôt nommé ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République.
 
Cette réforme de taille va renforcer la mainmise et la surveillance du chef de l’Etat sur les activités de ses ministres en lien avec la coordination qui sera assurée par le premier ministre qui devient lui-même le surveillant général du gouvernement. S’il sera donc au plus près de ses ministres avec la suppression du fusible qu’était son Pm, Macky Sall prend néanmoins le risque de devoir être en première ligne face aux critiques dirigées contre son pouvoir, même si le futur porte-parole du gouvernement devra jouer sa partition.
 
Dans le fond, Macky Sall s’installe dans la logique du super-président doté de super pouvoirs et officiant dans un régime hyper-présidentialiste. Une situation qui clarifie s’il en était encore besoin la réalité de la domination écrasante du président de la République sur les autres institutions. Le président Sall fait le pari de l'efficacité et de la reddition des comptes à l'endroit de ses ministres en évitant les nombreux échelons par lesquels transitent les comptes rendus de ses collaborateurs avant d'atterrir sur sa table. 
 
 
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