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L'homme d'affaires américain T. Boone Pickens tire sa révérence

Mercredi 24 Janvier 2018

L'homme d'affaires américain T. Boone Pickens tire sa révérence
Washington - Le milliardaire et homme d'affaires américain T. Boone Pickens a décidé à 89 ans de se retirer des affaires après avoir défrayé la chronique du monde des affaires et de l'énergie aux Etats-Unis pendant un demi-siècle.

"Au nom de l'ensemble de l'équipe de BP Energy Partners et de nos sociétés de portefeuille, nous lui souhaitons le meilleur dans ses nouveaux projets et priorités", a indiqué Alex Szewczyk, co-fondateur de ce fonds spécialisé dans l'énergie et auquel T. Boone Pickens avait apporté son soutien lors de sa création en 2014.

"Même si vous n'êtes plus impliqué dans notre fonds, nous sommes fiers de pouvoir continuer à bâtir sur votre héritage", a poursuivi M. Szewczyk, cité dans un communiqué.

Selon plusieurs médias américains, M. Pickens a annoncé aux partenaires de son fonds spéculatif BP Capital il y a quelques jours qu'il fermait celui-ci, faisant allusion à son état de santé.

Après avoir lancé une compagnie pétrolière dans les années 1950 appelée Mesa Petroleum, M. Pickens, né dans l'Oklahoma mais vite devenu Texan d'adoption, s'est illustré par ses méthodes de "raider" visant à prendre le contrôle d'entreprises souvent beaucoup plus grosses.

Cette stratégie a culminé dans les années 1980 avec sa tentative de mettre la main sur Gulf Oil. Cette opération lui a valu de faire la Une de Time Magazine en 1985 en joueur de poker et le surnom "Corporate Raider".

Si son offensive sur Gulf a finalement échoué, ses méthodes illustraient le Wall Street de l'époque, immortalisée dans le film éponyme.

Champion des actionnaires aujourd'hui appelés "activistes", son approche est de prendre des participations minoritaires dans des entreprises puis de faire pression sur le conseil d'administration et la direction pour obtenir une restructuration et des ventes d'actifs.

Devenu très riche, c'est en 1997 qu'il fonde BP Capital mais il se trompe dix ans plus tard en prédisant une chute du marché pétrolier et en défendant la théorie du "peak oil" selon laquelle la consommation, et donc la production, est alors à un plateau.

Il devient ensuite un avocat du gaz naturel et encourage son développement aux Etats-Unis mais rencontre moins de succès avec ses initiatives dans les énergies renouvelables, notamment l'éolien au Texas et un projet de ferme solaire de 4.000 mégawatts.

Tout en se déclarant convaincu de la réalité du réchauffement climatique, il appelle au début des années 2010 les Etats-Unis à rompre leur dépendance vis-à-vis du pétrole du Moyen-Orient, affirmant notamment lors d'un discours que "nous utilisons aux Etats-Unis 25% du pétrole mondial alors que nous n'abritons que 4% de la population. Ce n'est pas normal".

Ironiquement, son retrait des affaires intervient alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que la production américaine de pétrole va bientôt dépasser celle de l'Arabie saoudite et rivaliser avec celle de la Russie.
 
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