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L’OTAN inquiète du maintien de son unité et de la guerre en Ukraine

Jeudi 4 Avril 2024

L’OTAN, pour ses 75 ans, doit plus que jamais faire preuve d’unité face à la menace russe, ont affirmé jeudi Joe Biden et Jens Stoltenberg, au moment où les incertitudes sur l’engagement américain en Europe augmentent.

 

Née le 4 avril 1949, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord est « plus grande, plus forte et plus unie que jamais », s’est félicité son Secrétaire général Jens Stoltenberg, lors d’une cérémonie marquant cet anniversaire au siège de l’OTAN à Bruxelles.

 

Il s’est néanmoins montré inquiet pour l’avenir, conjurant dans son discours les États-Unis à rester proches de leurs alliés européens.

 

« Je crois à l’Amérique et à l’Europe ensemble dans l’OTAN, parce que nous sommes plus forts et plus en sécurité ensemble », a-t-il lancé. « Avec l’OTAN, les États-Unis ont plus d’amis et plus d’alliés que n’importe quelle autre puissance » dans le monde.  

 

« Engagement sacré »

 

Joe Biden a semblé jeudi lui répondre en appelant à maintenir « l’engagement sacré » des États-Unis dans l’OTAN.

 

« Nous devons nous rappeler que l’engagement sacré que nous prenons envers nos alliés, à savoir défendre le moindre pouce de territoire de l’OTAN, renforce aussi notre propre sécurité et donne aux États-Unis un rempart qui n’a pas d’équivalent dans le monde », a écrit le président américain dans un communiqué publié à l’occasion de cet anniversaire.

 

La perspective d’un retour à la Maison-Blanche de l’ancien président Donald Trump avec l’élection présidentielle de novembre inquiète les Alliés européens, qui redoutent un désengagement américain en Europe et un arrêt du soutien des États-Unis à l’Ukraine en guerre.

 

La situation sur le champ de bataille où l’armée russe est désormais à l’offensive face à des forces ukrainiennes en manque d’armes et de munitions inquiète aussi.

 

« Je ne veux pas gâcher la fête, mais évidemment, mon principal message aujourd’hui, ce sont les “Patriots” », des missiles utilisés dans la défense antiaérienne, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, peu avant le début d’un Conseil Ukraine-OTAN.

 

« La fourniture de Patriots dépend des Alliés et ils ont plein de Patriots », alors que l’Ukraine, a-t-il ajouté, a été frappée par quelque 94 missiles balistiques pour le seul mois de mars.

 

« Nous ferons tout ce qu’il est possible de faire, les Alliés feront tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que l’Ukraine dispose de ce qui lui est nécessaire », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken, à l’issue d’un entretien avec M. Kuleba à Bruxelles.

 

Le responsable américain n’a en revanche pas donné de détails sur la nature de ce soutien, en particulier sur les Patriots réclamés par Kyiv.

 

M. Stoltenberg a précisé de son côté que les Alliés s’étaient engagés à faire « l’inventaire de leurs stocks » pour vérifier s’ils pouvaient fournir davantage de systèmes antiaériens et en particulier des missiles Patriot, les plus adaptés à détruire des missiles balistiques.

 

Mais pour certains pays de l’OTAN, dont ceux géographiquement proches de la Russie et parmi les plus préoccupés par la situation sur le champ de bataille ukrainien, ces engagements restent insuffisants.

 

« Belles histoires »

 

« Les belles histoires ne font pas gagner les guerres », a averti jeudi le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis sur X. Et, « sans livraisons d’armes significatives […], le narratif glorieux autour de l’unité et de la solidarité » risque de n’être plus que du « cynisme », a-t-il lancé.

 

Les soldats ukrainiens doivent rationner les obus d’artillerie qu’ils tirent face aux Russes, faute d’en recevoir suffisamment, a rappelé le secrétaire général de l’OTAN.  

 

Face à cette situation, M. Stoltenberg préconise un engagement « prévisible » et « à long terme » des Alliés en faveur de l’Ukraine.

 

Il a évoqué la constitution d’un fonds de cent milliards d’euros sur cinq ans pour stabiliser cet engagement, un chiffre accueilli avec scepticisme par certains d’entre eux, dont l’Allemagne. [AFP]

 
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