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Goncourt - L'auteur, le «prix» et la critique (Par imam Ahmad Kanté)

Vendredi 5 Novembre 2021

Le prix Goncourt - je n'aime pas trop le terme prix car le talent n'a pas de prix - est le prix Goncourt. C'est-à-dire une distinction qui ne peut être séparée des enjeux ou questions de l'époque et du lieu d'où il est décerné. Cela veut dire que les auteurs et candidats à ce "prix" Goncourt acceptent de se soumette aux critères, exigences et arbitrages d'un jury qui n'échappe pas et ne peut échapper aux questions d'époque et de lieu, ici c'est la France du 21e siècle.
 
Comme tous les autres jurys, celui du "prix" Goncourt met inévitablement en avant des préférences qui, par définition, ne sont pas neutres. Notons au passage que Jean-Paul Sartre a refusé un "prix" Nobel alors que Sarkozy a décoré des universitaires sénégalais parmi d'autres après avoir tenu son discours à l'Ucad sur son Afrique qui n'est pas encore entrée dans son histoire ! Sans occulter la question de qui paie le jury et les auteurs distingués ? Il y a bien sûr un coût et se pose alors la question de qui paie et pourquoi, comme celle des critères explicites et implicites qui encadrent et guident le choix du jury.
 
Les auteurs choisissent de soumettre leurs œuvres à tel "prix" et pas à tel autre... Ce qui laisse supposer qu'il y a à la base une intuition qui pousse un auteur ou une auteure à penser qu'au moment où il candidate, son œuvre a des chances d'être distinguée ici avec ces gens et pas ailleurs avec d'autres.
 
Il se trouve que les personnes qui évaluent les œuvres qui leur sont soumises le font forcément dans le cadre d'une vision de la littérature puisque c'est de cette matière qu'on parle ici, en rapport avec les enjeux qu'elles mettent en avant, en entente avec le ou les bailleurs du privé ou du public.
 
C'est ainsi que pour la France de nos jours, parmi les enjeux les plus aigus figurent la question de la mémoire, de ses relations avec l'Afrique, l'orientation sexuelle, la laïcité, l'islam, l'émigration, le mariage et la PMA pour tous, le vrai ou supposé sentiment anti-francais en Afrique, etc.
 
Il en vient que l'œuvre de Mohamed Mbougar Sarr est lue sous le prisme de ces enjeux sans oublier la relation que ce nouveau livre a avec les précédents. C'est tout cela qui est en jeu dans ces "prix" Goncourt ou autre.
 
Étant donné que l'auteur dit quelque part ce qu'il pense de son époque dans son œuvre, et que celle-ci ne lui appartient plus dès que le public s'en saisit, il est tout à fait normal qu'elle soit critiquée et les conditions d'obtention du "prix" avec. Cela a toujours été le cas avec les auteurs africains qui, étant du côté de la lutte contre le "déracinement", ont critiqué vertement les auteurs qui étaient pour l'assimilation si on prend le cas de l'Afrique francophone.
 
Par exemple, Camara Laye a été critiqué pour avoir proposé un enfant noir trop joyeux dans une Afrique coloniale... Il y a eu d'autres polémiques et querelles sur d'autres enjeux. Donc il n’y a rien de plus naïf et anti intellectuel que de dire : chuuuut, taisez-vous et applaudissez notre champion sénégalais, faut surtout pas gâcher la fête sinon c'est que vous êtes jaloux ou on ne sait quoi encore...
 
Remarquons au passage que Mohamed Mbougar Sarr ne s'est pas revendiqué d'un patriotisme littéraire national en décidant de soumettre son œuvre au jury du "prix" Goncourt. Au contraire, on l'a entendu dire que son pays c'est la littérature, le seul milieu où il se sent lui-même. Tant mieux pour lui.
 
Il se trouve que Mohamed Mbougar Sarr s'est illustré avant ce "prix" Goncourt par des prises de position sur ce qu'il appelle le pouvoir religieux de façon péjorative, l'homosexualité et son texte dévalorisant sur les Sénégalais, c'est le moins qu'on puisse dire (voir son texte de 2013 sur le site "Seneplus") qui peuvent plaire au jury du "prix" Goncourt en ce qu'il en tiendra compte dans les critères jugés positifs de sa grille d'évaluation.
 
Peut-on imaginer un seul instant qu'un imam Ahmad Kanté reçoive un "prix" du genre Goncourt pour une œuvre qui serait à contre-courant des préoccupations mentionnées plus haut?
 
Des auteurs brillants en matière de littérature, de cinéma, de musique, de sport, de politique, etc., sont en train de subir le rouleau compresseur des lobbies pro LGBT, Genre, etc., malgré l'immense talent qui peut être le leur !
 
Tout cela pour dire que ce qui est en question, c'est non pas le talent de Mohamed Mbougar Sarr, en termes de maîtrise de la langue de Molière et l'art du roman français ou en français (je ne suis pas techniquement compétent pour en juger, ce qui m'importe le plus, c'est de comprendre ce qu'il  écrit et dit), mais ceci qu'un auteur ne peut être séparé de son œuvre ni de sa temporalité propre. Cela vaut aussi pour le jury qui attribue un "prix" que ce soit Goncourt ou pas de même que pour ceux et celles qui apprécient favorablement ou non la  chose.
 
Alors à Mohamed Mbougar Sarr d'assumer tout ce qui va avec la fonction d'écrivain et pas seulement la possibilité d'un "prix" dans l'espoir qu'il n'aura pas à y perdre ni de son latin ni de son Mohamed.
 
Wa Salam
Imam Ahmad Kanté
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1.Posté par Me François JURAIN le 06/11/2021 12:30
cette critique, d'une certaine violence assez incompréhensible, est quelque peu déplacée.
Cet écrivain est un africain, sénégalais, et il le revendique haut et fort, et il a raison. Qui plus est, il est extrêmement talentueux, et vu son âge, il ira loin, très loin. Fut un temps où l'on reprochait au "GONCOURT", de favoriser les maisons d'éditions françaises, et d'organiser en secret un "tour de rôle": ce reproche ne peut en aucun cas être appliqué dans ce cas d'espèce, compte tenu que la maison d'édition de cet écrivain, franco-sénégalaise, est quasiment inconnue du grand public.
Cet écrivain est très jeune, puisqu'il a atteint fraichement la trentaine, et il est le témoin de son temps, de sa génération, c'est à dire de ce qui se passe, en bien ou en mal, au 21° siècle. Il y a des choses bonnes, il y a des choses mauvaises, il le dit, il l'explique, d'une manière fort talentueuse, ce qui fait le bonheur de ses lecteurs (et d'autres), car il est de plus en plus rare, de nos jours de trouver un écrivain qui "sait encore écrire", qui ne provoque, pas, qui ne cherche pas à choquer. Pour tout dire, Monsieur Mohamed Mbougar SARR est ce que l'on peut appeler une "belle et bonne plume", et je suis convaincu -mais je ne suis pas le seul à le penser- q'il ira loin, très loin même dans la littérature, et que nous n'avons pas finit d'entendre parler de lui.
Ne vous en déplaise, il est la fierté du SENEGAL, car le prix Goncourt est un prix reconnu dans le monde entier, et c'est en effet la première fois que ce prix est décerné à un africain de l'afrique sub-saharienne.
Manifestement, ses écrits ne vous plaisent pas: vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer, et même de critiquer. Mais le sens de votre critique est particulièrement acerbe, voir à la limite de l'injure, vis à vis de cette gloire nationale.
Cet écrivain, âgé de 32 ans, vis dans son époque, à savoir celle du 21° siècle. C'est son droit, tout comme c'est votre droit de préférer vivre comme au 14° siècle.
Mais de quel droit vous permettez vous de jeter le discrédit sur un prix littéraire reconnu dans le monde entier, sur la partialité des jurés, sur la qualité des livres présentés? Au seul motif que certain passage heurtent votre rétrograde et archaique conception de la vie, et votre refus de vous intégrer à un siècle qui manifestement n'est pas fait pour vous? Votre critique acerbe, qui laisse apparaitre en vous une certaine méchanceté, voir une haine contre tout ce qui n'est pas conforme à vos principes et à vos idées: ce n'est pas cela la démocratie, ce n'est pas cela la critique. On peut ne pas être d'accord, et avoir des points de vue différents. La critique, c'est justement d'exprimer son point de vue, favorable ou défavorable, mais sans haine en jetant le discrédit sur l'homme, sur le pri, sur l’organisation de ces prix, ect... Vous avez parfaitement le droit de ne ps aimer les prix, littéraires ou autres. Mais vous êtes qui, pour vous permettre d'insinuer que le prix GONCOURT (et je suppose, d'autres encore dans votre esprit) pour vous permettre de tels jugements péremptoires? Vous avez des preuves? sortez les, alors, cela donnera plus de crédit à vos propos, qui tels que formulés, vous décrédibilisent totalement, et mettent en avant une tournure d'esprit qui n'est pas et de loin, les meilleures.
Ce garçon a reçu un prix, la plus haute distinction, après le prix nobel de litterature, qui existe au monde. C'est une gloire pour toute l'Afrique, et une fierté nationale pour le SENEGAL.
La critique se doit être constructive, ou ne pas être. Vous agissez tout en insinuaton et c'est cela qui est fort déplaisant. Si les prises de position sur certains sujets ne vous plaisent pas, ce qui est votre droit absolu, expliquez vous, énoncez quelles sont ces sujets qui vous déplaisent, et vous expliquez pourquoi! ca, c'est une attitude responsable, franche et loyale, ou d'aucun pourront vous répondre, avec la courtoisie qui va avec. Mais agir comme vous le faites est déplacé et indécent, et les insinuations que vous distillez, dans 'espoir de faire mal, ne vous honore pas. Vous n'aimez pas les prix littéraires: dites le franchement; Vous n'aimez pas cet auteur: dite le en face, qu'il puisse éventuellement vous répondre, et expliquez pourquoi vous ne l'aimez pas (même si tout le monde à bien compris ce à quoi vous faisiez référence, et Monsieur SARR s'en est déjà longuement et souvent expliqué, mais ça vous n'avez pas voulu l'entendre.
Vous préférez vivre dans le 14siècle, c'est votre droit le plus strict. Monsieur SARR, lui, préfère être le témoin de son temps, qui est le 21° siècle, c'est aussi son droit. Ni l'un ni l'autre n'est supérieur à l'autre, Il n'appartient à personne de juger qui a tort ou raison, mais il appartient à l'un comme à l'autre (Monsieur SARR l'a déjà fait maintes et maintes fois) d'exposer calmement son point de vue, ce qui peut donner lieu à un débat auquel qui voudra pourra y participer.
Mais, de grâce, pas d'insinuations perfides, destiner à salir la personne de quelqu'un qui n'a jamais dis, que je sache, qu'elle vous voulait du mal. Laissez ce genre de manipulatin aux politiques, ils savent très bien en user et en abuser.
Pas ca, pas vous.
Me François JURAIN

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