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Erdogan et des milliers de musulmans aux premières prières à Sainte-Sophie

Samedi 25 Juillet 2020

Des milliers de Turcs, dont le président Recep Tayyip Erdogan, ont afflué vendredi autour de la mosquée Ayasofya - nom turc de l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul - pour les premières prières du vendredi depuis que le chef de l’Etat a rétabli son statut de mosquée il y a deux semaines.
 
Le président turc et ses principaux ministres, équipés de masques pour se protéger dans le contexte d’épidémie de COVID-19, se sont agenouillés sur des tapis de prière bleus au début d’une cérémonie marquant ce changement de statut.
 
Plus tôt dans la matinée, une foule s’est formée au niveau des points de contrôle autour du coeur historique de la ville, où des milliers de policiers étaient déployés. Une fois entrés dans la zone sécurisée, les fidèles, équipés de masques, se sont installés sur des tapis de prière espacés sur la place Sultanahmet, où se font face Sainte-Sophie et la Mosquée bleue.
 
“Nous mettons fin aujourd’hui à nos 86 années de nostalgie”, a déclaré Sait Colak, en référence au temps écoulé depuis qu’un décret du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk a transformé Sainte-Sophie en musée en 1934.
 
Le Conseil d’Etat turc a jugé il y a deux semaines que ce décret gouvernemental était illégal, permettant à Recep Tayyip Erdogan de prendre un nouveau décret présidentiel rétablissant le statut de mosquée de l’édifice.
 
La basilique byzantine Hagia Sophia (“sagesse divine”), inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien, a été convertie en mosquée par les Ottomans au XVe siècle, avant sa transformation en musée par le premier président de la République turque.
 
Loin du kémalisme et des ambitions laïques d’Atatürk, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 17 ans, s’attache à renouer avec le caractère musulman de la Turquie et à mener une “révolution religieuse”.
 
La décision de rétablir le statut de mosquée de Sainte-Sophie, soutenue par de nombreux membres de son parti islamo-conservateur de la Justice et du Développement (AKP), a en revanche suscité l’inquiétude de plusieurs pays et organismes étrangers face au risque de tensions religieuses.
 
La Turquie a fait valoir que le monument resterait ouvert aux visiteurs chrétiens et étrangers et que les oeuvres d’art resteraient protégées.
 
A l’intérieur de l’édifice, les fresques et mosaïques chrétiennes devraient être camouflées par des rideaux pendant les heures de prières musulmanes mais seront visibles le reste du temps. (Reuters)
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