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Entreprenariat : Les femmes toujours "exclues" des marchés publics

Vendredi 13 Juillet 2018

Malgré les dispositions juridiques et réglementaires visant à octroyer au moins 15% des marchés publics réservés aux Pme à des entreprises appartenant aux femmes, ces dernières restent à la traine quantitativement parlant. D’où l’intérêt, pour Onu Femmes, de veiller à la mise en œuvre du dispositif de discrimination positive impulsé en vue de renforcer l’autonomisation économique des femmes et placer l’égalité des sexes au cœur des processus de planification et de budgétisation au niveau national. Décryptage.


Par Mohamed NDJIM
 
Onu Femmes a organisé, ce jeudi 12 juillet 2018 à Dakar, un atelier de restitution de l’étude sur l’évaluation du dispositif de discrimination positive en faveur des entreprises des femmes dans l’accès aux marchés publics au Sénégal. Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme sur l’autonomisation économique des femmes, l’objectif principal de cette étude était de faire un état des lieux de la mise en œuvre de l’article de la Loi N°2008-29 du 28 juillet 2008 sur la promotion et le développement des Pme dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat féminin au Sénégal.
 
«Ampleur du mâle»
 
Il s’agissait plus précisément d’identifier les éléments pouvant affecter son application, de formuler des recommandations afin que les femmes puissent mieux accéder à la commande publique, d’identifier et proposer des solutions aux contraintes du système d’attribution des marchés publiques pouvant faire obstacle à la compétitivité des femmes.

Il ressort des résultats de ladite étude, que moins de 10% des femmes entrepreneurs connaissent la loi N2008-29 du 28 juillet 2008 et son article 33 sur la Promotion et le Développement des Pme dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat féminin au Sénégal.

Moins de 5% déclarent connaître complétement le processus et les modes de passation des marches publiques, au moment où 1/10 des femmes entrepreneures connaissent des programmes et institutions gouvernementaux qui peuvent les appuyer dans les procédures de passation des marchés publics. La même source relève qu’en ce qui concerne les sources de financement, 50% jugent difficile d’obtenir les financements et estiment que les coûts sont très élevés.

Parmi les femmes entrepreneures, 95% financent les activités de leurs entreprises à travers des fonds propres, contre 40% qui utilisent des revenus venant d’autres sources, sans compter les 6% qui révèlent avoir cherché à contracter un crédit-bail, un crédit commercial ou une autre forme de crédit formel. Il faut noter que, seule 1/3 des femmes n’ont essayé aucunes autres sources ajoute le document.
 
«Les recommandations fortes d’Onu Femmes»
 
Onu Femmes a émis un certain nombre de recommandations qui cadrent avec son objectif de renforcer l’autonomisation économique des femmes et placer l’égalité des sexes au cœur des processus de planification et de budgétisation au niveau national.

En vue de mieux prendre en charge la question de l’accès des entreprises des femmes aux marchés publics, il est envisagé notamment la mise en place d’un complément rapide du cadre juridique et règlementaire organisant l’accès des Pme à la commande publique en rendant obligatoire l’atteinte de l’objectif de 15% accordé aux entreprises appartenant aux femmes dans les parts de marchés publics réservés aux Pme.

Il en va de même pour ce qui a trait à la clarification du champ d’application de cet objectif de 15% pour un meilleur suivi-évaluation de cette disposition. La désignation explicite de l’Armp comme étant en charge de veiller à l’atteinte de cet objectif.

La création d’une instance ou un mécanisme de coordination entre l’Armp et les autres partenaires, notamment les groupements de femmes entrepreneures, poursuivre et évaluer la conformité des allocations de marchés publics avec cette disposition de la loi.

En sus, il est recommandé à l’Etat de définir de clairement la notion « d’entreprises appartenant aux femmes » à travers des paramètres facilement repérables dans le but de mieux préserver les intérêts des femmes et d’éviter les fraudes et détournements d’objectifs entre autres recommandations… 
M. Nd.
 
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