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Economie, Plan & Coopération : Abdourahmane Sarr, libéral cash, titille Moustapha Ba sur la souveraineté économique

Jeudi 11 Avril 2024

Dans un discours à la double tonalité libérale et souverainiste, cet ancien fonctionnaire du Fond monétaire international (FMI) veut libérer le secteur privé global (formel et informel) des contraintes que sont liées au non accès aux ressources financières pour developper leurs projets et entreprises et les libérer ainsi de l’Etat. Ce sera à travers le triptyque « liberté, autonomie, responsabilité ».


Le nouveau ministre de l'Economie Abdourahmane Sarr (dr) et son prédécesseur Moustapha Ba
Le nouveau ministre de l'Economie Abdourahmane Sarr (dr) et son prédécesseur Moustapha Ba

Pour son entrée en fonction au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr n’y est pas par quatre chemins. Face à son prédécesseur Mouhamadou Moustapha Ba, il a certes fait état « des progrès du Sénégal dans beaucoup de domaines (dont) les infrastructures. » Néanmoins, cela s’est fait au prix d’un « endettement en devises » qui « a dans une certaine mesure réduit notre souveraineté économique », a souligné le Dr Sarr lors de la passation de services tenue ce 11 avril 2024. « De ce fait », a-t-il poursuivi, le nouveau gouvernement va devoir renforcer « la coopération bilatérale et multilatérale tout en ayant comme objectif de nous libérer des liens de dépendance dans nos politiques publiques. »

 

Le Président Diomaye ayant été lu sur la base d’engagements précis dont le moindre n’est pas la réduction drastique de la dépendance extérieure du Sénégal, Abdourahmane Sarr affirme que « le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération (…) a l’autorité politique de traduire le projet de souveraineté en des actes concrets de rupture. »


"Cadre macroéconomique solide"
 

Dans cette perspective encadrée et soutenue par « un Etat fort et crédible », le nouveau ministre veut « faire de notre secteur formel ou informel, et de chaque Sénégalais, des acteurs clés d’un Sénégal souverain. » A ses yeux, il est indispensable que cet Etat se dote d’un « cadre macro-économique solide » afin de disposer de « marges de manoeuvre » lui permettant de « soutenir le secteur privé et faire face aux chocs dans un monde incertain. »

 

Pour Abdourahmane Sarr, il est illusoire d’espérer une souveraineté économique pour le Sénégal tant que l’inclusion financière des acteurs du secteur privé et des populations ne sera pas effective. « Etre financièrement inclus, c’est avoir accès au credit ou à des ressources financières permettant de réaliser son projet ou de developper son entreprise », explique-t-il. 

 

« Sous le leadership des Ministères de l’Economie et des Finances, ENSEMBLE, nous nous attèlerons à lever les obstacles à cette inclusion financière. L’Etat fort aux finances publiques soutenables, et aux marges de manœuvre certaines, accompagnera et trouvera les partenaires nécessaires pour soutenir nos entreprises capitalisant sur nos propres instruments financiers. »


"Flexibilisation"
 

L’appartenance du Sénégal á l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) exige également d’être « consolidée » à travers une plus forte « intégration financière et monétaire », souligne Abdourahmane Sarr. Sous cet angle, ministre Sarr estime incontournable de « fléxibiliser » davantage « notre régime de change ». Ce serait une contribution importante pour « dynamiser le secteur financier de l’Union par une politique monétaire plus active en soutien à l’economie », espère-t-il.

 

La flexibilisation du régime de change comporterait deux autres avantages, indique Abdourahmane Sarr : réduire la dépendance de l’Uemoa au financement en devises étrangères et une moindre exposition aux ajustements budgétaires en cas de chocs extérieurs, aider les 8 membres de l’espace monétaire « à préserver la compétitivité de nos entreprises face à la concurrence extérieure. »  


"Yewwi, Yewwi Watt, Kouné moom boppam"
 

Il faudra en passer par là pour « atteindre l’objectif assigné par le Président de la République » de diminuer qualitativement les importations et de promouvoir les exportations « dans une économie ouverte aux marché régional et international », a averti Abdourahmane Sarr.

 

« Vous aurez remarqué que j’ai plusieurs fois utilisé le mot Yewwi, Libérer. Yewwi le Sénégal de la dépendance extérieure, Yewwi les territoires de l’état central, Yewwi les citoyens de l’Etat. Yewwi, Yewwi, Yewwi Watt, Kouné Moom Boppam Menel Moppam. Liberté, autonomie, responsabilité. Tel est le projet de souveraineté », a rappelé le nouveau patron de l’Economie sénégalaise.

 
Momar Dieng
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