Connectez-vous

EGYPTE: des employés d’un média turc accusés de diffusion de « fausses nouvelles »

Jeudi 16 Janvier 2020

EGYPTE: des employés d’un média turc accusés de diffusion de « fausses nouvelles »
Les autorités égyptiennes ont accusé mercredi soir quatre employés de l’agence de presse turque Anadolu, arrêtés le même jour au Caire, d’avoir diffusé des « fausses nouvelles » sur l’Egypte.
 
Dans un communiqué, le ministère égyptien de l’Intérieur a estimé que le bureau de l’agence turque était une façade pour une « base de hackers (...) dont le but est de diffuser de fausses nouvelles ».
 
Selon le ministère, les employés interpellés travaillaient « dans le but de déformer l’image » de l’Egypte.
 
Les quatre employés, trois Egyptiens et un Turc travaillant au bureau de l’agence au Caire, ont été déférés au parquet, selon le ministère de l’Intérieur.
 
A New York, l’ONU, par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric, a appelé jeudi à « leur remise en liberté ».
 
Le ministère turc des Affaires étrangères avait annoncé avoir convoqué mercredi le chargé d’affaires égyptien à Ankara pour demander des explications.
 
Et le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a fustigé un « acte hostile » qui montre « l’impuissance des autorités égyptiennes ».
 
Le ressortissant turc, Hilmi Balci, est le responsable financier et administratif du bureau d’Anadolu au Caire, selon l’agence.
 
Depuis la destitution en 2013 du président issu des Frères musulmans Mohamed Morsi et l’arrivée au pouvoir en Egypte du président Abdel Fattah al-Sissi, les relations entre Le Caire et Ankara sont tendues. Elles risquent de s’envenimer encore plus après ces arrestations.
Ankara soutient les Frères musulmans, confrérie interdite en Egypte en 2013.
 
Les Etats-Unis, alliés des deux pays, ont dit mercredi avoir vu des informations de presse sur les arrestations. « Si elles sont confirmées, nous appelons le gouvernement égyptien à relâcher les journalistes arrêtés et à laisser la place à une presse libre et ouverte en Egypte », a dit un porte-parole du département d’Etat.
 
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a estimé dans un communiqué que « les journalistes opérant en Egypte ne devraient pas avoir à travailler dans la peur d’être utilisés pour marquer des points dans un affrontement politique entre pays ».
 
« Les autorités doivent relâcher immédiatement les employés d’Anadolu arrêtés », a ajouté le CPJ qui demande au Caire de « cesser d’utiliser des accusations de "fausses nouvelles" en vue de harceler et faire taire les médias ».
 
L’Egypte occupe le troisième rang dans le monde en termes de nombre de journalistes emprisonnés derrière la Chine et la Turquie, selon le CPJ.
 
Nombre de lectures : 106 fois











Inscription à la newsletter