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Desmond Tutu, la conscience de l'Afrique du Sud

Lundi 27 Décembre 2021

Il était un rire, une énergie et surtout une conscience. L'ancien archevêque sud-africain Desmond Tutu est décédé dimanche à 90 ans, au terme d'une vie de combat, d'abord contre l'apartheid puis pour la réconciliation de son pays et la défense des droits de l'Homme. Jusqu'à son dernier souffle, le prix Nobel de la paix a imposé sa petite silhouette ronde et son franc-parler légendaire pour dénoncer les injustices et écorner tous les pouvoirs, quels qu'ils soient.
 
Affaibli, depuis quelques temps il ne parlait plus en public. Mais il saluait les journalistes, sourire ou regard malicieux, à chacune de ses sorties récentes, lors de son vaccin contre le Covid ou d'un office pour ses 90 ans. "C'est un grand privilège, un honneur que les gens pensent que votre seul nom peut changer les choses", confiait à l'AFP le prêtre anglican en 2011. S'ils ont inspiré les foules, les engagements de Desmond Tutu ont aussi beaucoup irrité.
 
Son église anglicane par exemple, quand il défendait les droits des homosexuels ("je ne pourrais pas vénérer un Dieu homophobe") ou, plus récemment, le droit de mourir dignement. La Chine aussi, chaque fois qu'il prenait partie pour le Dalaï Lama. Ou encore les gouvernements sud-africains successifs, dont il a dénoncé les turpitudes. Même son ami Nelson Mandela n'a pas échappé à ses foudres.
 
A son arrivée au pouvoir en 1994, Tutu a reproché à son Congrès national africain (ANC) une mentalité de "profiteur". Ses convictions étaient fermes, mais "the Arch", un de ses surnoms, les a toujours défendues avec une joyeuse exubérance. Volontiers blagueur, y compris à ses dépens, il n'hésitait pas à agrémenter ses harangues de quelques pas de danse et d'un rire proche du gloussement devenu sa marque de fabrique. (AFP)
 
 
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