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Courtisanerie - Un cheveu de la première dame dans la soupe du juge constitutionnel

Mercredi 3 Avril 2019

Pape Oumar Sakho, le très décrié président du Conseil constitutionnel, porte en lui les stigmates du grand émotif qui succombe à l’envie irrépressible de plaire dans l’exécution de sa mission. Avec la cérémonie d’investiture du président Macky Sall pour un second et dernier mandat à la tête du pays, il avait une occasion en or sinon de corriger l’image controversée que le juge constitutionnel s’est taillée dans l’opinion publique sénégalaise, du moins d’entrouvrir quelques perspectives concrètes en lien avec la calamité technique et organisationnelle qu’a été le système du parrainage citoyen. La juridiction qu’il dirige après sa retraite de la magistrature sénégalaise en avait bien besoin. Hélas non !
 
En lieu et place de la hauteur exigée par un événement si solennel, pour ne pas dire froideur, le juge Sakho s’est finalement perdu dans des règlements de comptes d’un autre âge enrobés dans des allusions accusatoires sans substance. Au lieu d’être un magistrat au-dessus de la mêlée politique sénégalaise, il a choisi d’être un juge partisan dont les propos ont semblé trahir les principes d’éthique et d’indépendance qui font la qualité d’un magistrat.
 
A certains égards, il pouvait rappeler feu Kéba Mbaye en insistant par exemple sur les souffrances endurées par les populations sénégalaises depuis plusieurs années, ce qui n’aurait rien amoindri des performances économiques et infrastructurelles objectives du Président Sall au cours de son septennat. Mais non, il a choisi d’être ce magistrat laudateur qui se condamne à devoir retourner l’ascenseur à celui qui l’a tiré de la retraite pour en faire le chef de la plus haute juridiction politique du Sénégal.
 
C’est d’autant plus dommage de sa part qu’il y a des éléments pertinents de son adresse qui méritent fondamentalement réflexion et action en perspective des échéances électorales prochaines. Mais il était comme écrit sur les Tables de l’investiture présidentielle de 2019 que la République boirait le calice jusqu’à la lie. L’évocation du nom de la première dame dans le discours solennel du président du Conseil constitutionnel ne renvoie à rien de rassurant dans la posture du juge constitutionnel en face du pouvoir exécutif. Pour un peu, on serait même tenté de croire que les propos flatteurs de Pape Oumar Sakho à l’endroit de Marième Faye Sall seraient le signe d’une appartenance discrète à la cour de celle qui est considérée comme un pôle d’influence significatif au cœur de l’Etat et de la République. Courtisanerie ?
 
 
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