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Coronavirus: Macron a rencontré à Marseille le professeur Raoult

Jeudi 9 Avril 2020

Emmanuel Macron a rencontré jeudi à Marseille (Bouches-du-Rhône) le professeur Didier Raoult, dont le traitement contre le coronavirus utilisant un dérivé de la chloroquine suscite le débat au sein de la communauté scientifique, lors d’un déplacement dont l’Elysée a minimisé la portée politique.
 
“Une visite ne légitime pas un protocole scientifique, une visite marque l’intérêt du chef de l’Etat, de l’exécutif, pour des essais thérapeutiques, qu’ils soient prometteurs ou pas”, a-t-on indiqué dans l’entourage du chef de l’Etat français.
 
“Il est prématuré à ce stade de considérer qu’il y a une position gouvernementale ou de l’exécutif sur ce programme tant que nous n’avons pas encore pleinement évalué scientifiquement les données”, a-t-on ajouté.
 
Selon Les Echos, Didier Raoult aurait remis à Emmanuel Macron, lors de cette rencontre qui s’est déroulée sans la présence de journalistes et qui n’avait pas été annoncée, une étude de suivi sur 1.061 patients passés par ses services et estimant à 91% l’efficacité de son traitement.
 
Le chef de l’Etat a “pris acte d’un certain nombre d’éléments avancés par le professeur, il va examiner ça très attentivement”, a indiqué l’Elysée, précisant que ces résultats seraient étudiés et discutés “sans doute dans le cadre du conseil scientifique” qui conseille Emmanuel Macron sur le coronavirus.
 
Mais, a insisté la présidence française, l’exécutif “travaille avec toute la communauté scientifique” et prend en compte “toutes les sensibilités” - “le rôle du président de la République n’est pas de dire ‘je crois en les thèses du professeur Raoult ou pas’ mais d’apprécier la force de proposition de la recherche française”.
 
Avant de se rendre à Marseille, Emmanuel Macron avait passé la matinée à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, pour rencontrer des équipes hospitalo-universitaires impliquées dans la recherche clinique sur le coronavirus.
 
La veille, il s’était entretenu au téléphone avec le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le cadre d’une série de consultations qu’il mène en vue de son allocution télévisée prévue lundi soir consacrée à la crise du coronavirus qui a fait plus de 12.000 morts en France à ce jour.
 
APPEL A GENERALISER LE TRAITEMENT
 
Traitement contre le paludisme, l’hydroxychloroquine a obtenu des résultats présentés comme prometteurs lors d’une étude menée sur un nombre réduit de patients à Marseille sous la houlette de Didier Raoult mais son utilisation suscite le débat au sein de la communauté médicale.
 
Fin mars, Françoise Barré-Sinoussi, co-lauréate du prix Nobel 2008 de médecine pour la découverte du virus du sida, avait notamment appelé à la prudence face à l’hydroxychloroquine, l’efficacité de ce traitement contre le coronavirus n’ayant pas été prouvée selon elle “de façon rigoureuse”.
 
A l’inverse, plusieurs élus, notamment dans les rangs de la droite, exhortent le gouvernement à généraliser rapidement l’utilisation du traitement et ont fait une nouvelle fois entendre leurs voix à l’annonce de la visite d’Emmanuel Macron à l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée où travaille Didier Raoult.
 
“J’espère que la venue d’Emmanuel Macron à l’IHU de Marseille pour rencontrer l’équipe du professeur Didier Raoult accélérera la reconnaissance de son traitement à base de chloroquine contre le virus”, a ainsi écrit sur Twitter le chef de file du parti Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau.
 
Pour le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, “les statistiques semblent plaider en faveur de cette méthode qui apporte une réponse médicale et psychologique, la seule valable avec le confinement pour éradiquer l’épidémie”.
 
“Je le soutiens depuis le début de la crise sanitaire en tant que médecin avant tout. J’ai une grande confiance en lui concernant la gestion de la pandémie. La visite du Président de la République doit faire taire tous les indécis !”, a-t-il écrit dans un communiqué. (Reuters)
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