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Blinken arrivé en Arabie saoudite pour réchauffer les relations avec son allié

Mercredi 7 Juin 2023

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est arrivé mardi en Arabie saoudite avec le but affiché de renforcer les relations entre Washington et Riyad, parler du conflit au Soudan et d’une normalisation avec Israël.
 
Cette visite de trois jours survient sur fond de rapprochement historique entre l’Arabie saoudite et deux ennemis des États-Unis, l’Iran et la Syrie, amorçant un changement de la donne géopolitique dans la région.  
 
M. Blinken est arrivé en soirée à Jeddah, sur la mer Rouge, où il devrait rencontrer le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, selon un responsable américain s’exprimant sous couvert de l’anonymat.  
 
Les relations entre Washington et Riyad sont compliquées alors que l’administration de Joe Biden a accusé le riche État du Golfe de violations des droits humains et d’influencer les prix du brut.
 
Des militants des droits de l’Homme ont appelé mardi le chef de la diplomatie américaine à soulever cette question avec les autorités saoudiennes.  
 
Parmi eux, Abdallah Al-Qahtani, un citoyen américain sans nouvelles de son père, Mohammad Al-Qahtani, qui a purgé une peine de 10 ans de prison en Arabie saoudite pour avoir fondé un groupe de défense des droits civiques.  
 
M. Blinken « doit évoquer la situation de mon père. Est-il en vie ? Est-il torturé ? Nous ne savons pas », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle.  
 
Mais l’allié saoudien, à qui Washington a fourni quantité d’armes, joue un rôle clé dans la région et les responsables américains veulent maintenir des liens forts.
 
« Énormément de travail »
 
Le déplacement de M. Blinken intervient alors que les États-Unis et l’Arabie saoudite, médiateurs dans le conflit au Soudan, ne parviennent pas à faire respecter plusieurs trêves entre les généraux belligérants.
 
Les États-Unis se sont dits prêts à reprendre les discussions à Jeddah avec les émissaires des deux camps s’ils sont « sérieux » dans leur volonté de respecter le cessez-le-feu, qui permettrait d’aider à acheminer l’aide humanitaire.
 
Depuis le 15 avril, la guerre au Soudan entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1800 morts et plus d’un million et demi de déplacés et réfugiés.
 
Les efforts de paix au Yémen, où l’Arabie saoudite appuie depuis 2015 les forces progouvernementales contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, devraient également figurer au menu des discussions.  
 
Après Jeddah, M. Blinken ira mercredi à Riyad, où il participera à une réunion des ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe.
 
Jeudi, toujours dans la capitale saoudienne, il coprésidera avec son homologue saoudien une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe djihadiste État islamique (EI), créée en 2014 et qui regroupe des dizaines de pays.
 
Normalisation Israël/Arabie saoudite ?
 
Ces pays devraient s’engager à débloquer de nouveaux fonds pour l’aide à la stabilisation des territoires libérés de l’emprise de l’EI en Syrie et en Irak, a affirmé un diplomate américain, Ian McCary.
 
Autre sujet qui devrait figurer à l’agenda : les efforts en vue d’une normalisation entre le royaume saoudien et Israël.
 
Dans un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC lundi à Washington, M. Blinken a affirmé que son pays avait « un vrai intérêt de sécurité nationale à promouvoir une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite ».  
 
Ces dernières années, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël, rompant avec des décennies de consensus arabe conditionnant l’établissement de relations avec Israël avec la résolution de la question palestinienne.
 
Une normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël constituerait un nouveau chamboulement dans la région après le récent rapprochement entre Riyad et Téhéran, sous l’égide de la Chine, mais aussi entre Riyad et Damas, après des années de froid.
 
La République islamique, ennemi juré des États-Unis et d’Israël depuis des décennies, a rouvert son ambassade en Arabie saoudite mardi, après une rupture de sept ans.
Washington a salué avec circonspection la nouvelle entente irano-saoudienne. (AFP)
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