Connectez-vous

Algérie-France : "Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le Président Macron", estime Abdelmadjid Tebboune

Lundi 3 Février 2025

Le président algérien Abdelmajid Tebboune
Le président algérien Abdelmajid Tebboune

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur les relations franco-algériennes, estimant que "le dialogue politique est quasiment interrompu" et affirmant "perdre du temps" avec le président français Emmanuel Macron.

 

C'est ce qui ressort d'une interview accordée, à Alger, par Tebboune au quotidien français L'Opinion et publiée ce dimanche, dans laquelle il a également évoqué l'affaire de l’influenceur algérien "Doualemn", mais également les Accords de 1968 et le dossier de la décontamination des sites d'essais nucléaires.

 

Cet entretien intervient alors que les tensions entre Alger et Paris se sont accrues ces derniers mois, un sujet sur lequel abdelmadjid Tebboune s'est longuement exprimé.

 

"Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le Président Macron", a déclaré Tebboune, mettant en garde contre "une séparation qui deviendrait irréparable".

 

"Nous avions beaucoup d'espoirs de dépasser le contentieux mémoriel (...) Mais, plus rien nʼavance si ce nʼest les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu", a-t-il encore noté.

 

Pointant "des déclarations hostiles tous les jours de politiques français", le président algérien a toutefois souligné qu'il "distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades".

 

Revenant sur l'affaire de l'influenceur algérien 'Doualemn", expulsé en Algérie avant d'être renvoyé en France sur décision des autorités algériennes, Tebboune a indiqué qu'il ne voulait pas "imposer à la France des Algériens en situation irrégulière" mais qu'il "faut respecter les procédures légales".

 

Sur les accords franco-algériens de 1968 dont certains politiques français demandent la dénonciation, Abdelmadjid Tebboune a déclaré : 

 

"Ces accords étaient historiquement favorables à la France qui avait besoin de main-d'œuvre". Il a ajouté que "ces accords de 1968 sont une coquille vide qui permet le ralliement de tous les extrémistes comme du temps de Pierre Poujade". 

 

Signés six ans après l’indépendance de l’Algérie, ces accords donnent un statut favorable aux Algériens pour leurs conditions de circulation, de séjour et d'emploi en France.

 

Par ailleurs, le chef de l'État algérien a affirmé que "le dossier de la décontamination des sites d'essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire". 

 

"Nous estimons que lʼAlgérie doit le faire avec la France qui doit nous dire avec précision les périmètres où ces essais ont été réalisés et où les matériaux sont enterrés. Il y a aussi la question des armes chimiques utilisées à Oued Namous", a-t-il poursuivi. 

 

"Il ne faut pas mettre la poussière sous le tapis et régler définitivement ces contentieux", a-t-il conclu à propos de ce dossier. [AA]

 
Nombre de lectures : 105 fois

Nouveau commentaire :













Inscription à la newsletter