Aïssata Tall Sall : « Je serai candidate à la présidentielle 2024 »

madame Aissa Tall SALL a perdu une belle occasion de se taire.
Prise en flagrant délit de transhumance, contre certainement de fortes promesses et récompense, elle n'hésite pas à renier ses valeurs, renier ses engagements politiques, en fait, se renier elle même, et mépriser ses sympathisants pour des considérations bassement personnelles et matérielles.
J'avais cru, comme ses militants, à madame TALL SALL. Je l'avais même, dans ces mêmes colonnes, plébicitée. Et comme nombre de ses militants, je le regrette amèrement.
Par ce retournement de veste, Madame TALL SALL a prouvé qu'elle n'avait aucune conviction, que son engagement était bidon, et que seul l'intéressait ses petits intérêts personnels. Elle n'est pas la seule, mais ce n'est pas une raison valable et suffisante, pour aller se jeter dans le troupeau des traitres à la nation, en essayant de faire pire.
Si je puis me permettre, de plus, le raisonnement de Madame TALL SALL frise la stupidité.
Qui peut encore croire, aujourd'hui, que le clan FAYE-SALL va quitter le Palais en 2024!
La constitution permet tout à fait à Mr Macky SALL, de se représenter une troisième fois, la dessus, tous les constitutionalistes sont d'accord: vous me direz que s'il refait un coup "à la WADE", les sénégalais ne le laisseront pas faire? C'est oublier un peu vite que la démocratie a été quelque peu malmenée, depuis 2012, par un président qui s'est fait vocation de "réduire l'opposition à sa plus simple expression voire à néant" (ce sont ces propres déclarations), qui a tricoté maintes fois la constitution pour en faire un costume taillé à sa mesure, qui emprisonne à tour de bras, qui a réduit tous les contre pouvoirs à néant, cour des comptes, ofnac, justice, presse, j'en passe, et des moins bonnes.
Si Monsieur Macky SALL ne se représente pas, pour x raison, il a dans sa manche deux atouts de poids: Son frère, Monsieur ALIOUNE SALL, que l'on a protégé des coups et sanctions qu'il allait recevoir lorsqu'il a été pris le doigt dans le pot de confiture par Madame la Présidente de l'Ofnac qui avait le tort de porter un regard un peu trop attentif sur les agissements de l'entourage présidentiel, et que l'on a mis "en réserve de la république", à la Caisse des dépots", et/ou sa femme, Madame FAYE, très au fait des dossiers, qui s'investit de plus en plus dans les affaires, et qui en meurt d'envie.
Mais, va se poser un autre problème pour vous, chère Madame: vous venez de retourner votre veste, pour soutenir un candidat dont les idées politiques étaient à l'opposé de celles que vous défendiez: comment allez vous mener campagne, contre un président et son parti que vous avez rallié et aux idées duquel vous avez forcément adhéré? Je sais bien que vous pouvez toujours essayer d'expliquer aux sénégalais que ce n'est pas la girouette qui tourne, mais le vent, seulement le problème, c'est que les sénégalais que vous avez, vous et vos confrères politiciens, un peu tendance à prendre pour des imbéciles, sont plein de bon sens, et surtout très attachés aux valeurs essentielles que sont le sens de l'honneur et de la probité. Et sauf si c'est pour vous présenter au festival du rire, à DAKAR ou MARAKECH, je vois mal comment vous pourriez vous présenter contre celui que vous avez soutenu et à qui vous avez apporté PODOR sur un plateau d'argent. A moins que votre mentor ennemi d'hier et ami d'aujourd'hui, ne vous ai promis de faire de vous "sa dauphine"! Mais n'oubliez jamais la phrase de Mr Charles PASQUA, décédé: les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent!
"A force de retourner sa veste, elle finit par se trouer de tous côtés..."
Si je puis me permettre, vous devriez méditer cette phrase...et votre avenir politique, qui s'annonce des plus restreints si l'on adhère à l'analyse ci-dessus: on ne peut pas tout avoir!
Me François JURAIN