




Au Mali, les opposants arrêtés le 20 juin 2024 attendent toujours de passer devant la justice. Ils étaient onze dirigeants politiques de l'opposition, arrêtés jeudi soir en pleine réunion. L'un d'entre eux a été libéré, mais pas les dix autres, tous membres de la plateforme d'opposition de la Déclaration du 31 mars, qui rassemble la quasi-totalité des partis politiques maliens. Ils devraient, selon la procédure, être présentés à un procureur mais pourtant ils attendent toujours...
La durée légale de leur garde-à-vue est expirée. Ils devraient être présentés à un juge d'instruction que le président du tribunal de grande instance de la commune V de Bamako doit désigner, a priori dans la journée, mais ce n'est toujours pas le cas...
Les opposants ont été interrogés sur des faits de « réunion non-autorisée » ou de « tentative de déstabilisation ». Mais, à ce stade, aucune infraction précise ne leur a été notifiée officiellement. Leurs avocats dénoncent « un dossier vide ».
Tous avaient été arrêtés jeudi soir, « sans permis de perquisition, dans un domicile privé et par des agents n'appartenant pas à la chaîne judiciaire », précisent leurs conseils. Ces cadres politiques, dirigeants de partis et anciens ministres, travaillaient au règlement intérieur de leur plateforme et à un plan d'action – conférences de presse, rassemblements – pour réclamer la tenue d'élections et le retour à l'ordre constitutionnel. [RFI]
ENQUETES & REPORTAGES - 11/01/2025 |