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Y en a marre tient son pari : l’avertissement du peuple de la place de la Nation à Macky Sall

Vendredi 7 Avril 2017

Photo Diop Le Maire
Photo Diop Le Maire
Moins de quatre jours après son discours de célébration de l’indépendance et de l’unité nationales, Macky Sall doit bien se rendre compte qu’il prêche dans le désert. Ses propos inaudibles paraissent trop éloignés des revendications démocratiques et sociales de l’heure. C’est donc par une cinglante démonstration de force populaire et citoyenne que les Sénégalais lui ont indiqué la (seule) bonne voie à emprunter.
 
Mettre un terme aux répressions policières intempestives et aux grossières manipulations exercées sur les juges et sur les dossiers judiciaires, arrêter les poursuites sélectives lancées contre les opposants, donner un contenu réel aux chiffres dithyrambiques d’une croissance du Pib invisible… En un mot comme en cent, le retour aux fondamentaux qui avaient présidé à la deuxième alternance et sur lesquels l’actuel chef de l’Etat s’était grandement appuyé pour son élection.
 
Cinq, dix ou même quinze mille personnes ! Les statistiques de la mobilisation de ce vendredi 7 avril ne semblent pas les plus importantes pour analyser ce qui s’est passé à l’ex Obélisque. Il y avait bien du (grand) monde en ces lieux mythiques où prend naissance la chute des pouvoirs arrogants. La grande leçon de cette après-midi, Fadel Barro, coordonnateur du mouvement Y en a marre,  l’a superbement rappelée en une phrase.
 
« Si Abdoulaye Wade revient aujourd’hui soutenir notre action ici-même, c’est Macky Sall qui doit se poser des questions. » Dans un discours mature et maîtrisé de bout en bout, l’ancien journaliste a posé les grands enjeux de l’heure pour le régime : respecter les Sénégalais dans leur diversité et bannir la gouvernance insolente qui fait sa (mauvaise) réputation depuis un quinquennat.

La manifestation a été tout à la fois politique, citoyenne, festive, disciplinée à tous les points de vue. Sur place, des militants de YEM ont joué les ramasseurs de déchets plastiques divers avec leurs sacoches noires. Une grande maturité dans l'organisation comme dans le déroulement des activités ont pu être notées. Plus que jamais, les Sénégalais semblent être définitivement entrés dans une modernité de l'engagement que certains politiciens ont apparemment encore du mal à évaluer. (Momar Dieng)
 
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