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Tunisie - L’opposition appelle le président Saied à démissionner « immédiatement »

Dimanche 18 Décembre 2022

Le Président Kaïs Saied mettant son bulletin dans l'urne à son lieu de vote
Le Président Kaïs Saied mettant son bulletin dans l'urne à son lieu de vote
Le chef de la principale coalition d’opposants en Tunisie a appelé le président Kais Saied à « partir immédiatement », après le fiasco des législatives de samedi, censées renouveler le Parlement et marquées par un taux d’abstention massif de plus de 92 %.
 
Dans un entretien téléphonique dimanche, le président du Front de salut national (FSN), Ahmed Nejib Chebbi, a estimé que ce scrutin « montre que très très peu de Tunisiens cautionnent la démarche de Kais Saied ».  
 
« C’est un grand désaveu populaire pour le processus », démarré par le gel du Parlement et le limogeage de son premier ministre le 25 juillet 2021, avant d’accaparer tous les pouvoirs, a ajouté M. Chebbi.
 
« 92 % ont tourné le dos à son processus illégal qui bafoue la Constitution » et le vote de samedi a été, selon M. Chebbi, précédé par « un grand désaveu international » lors de la récente visite de M. Saied aux États-Unis, où il a reçu « une fin de non-recevoir » à son processus politique.
 
« Le processus politique est désavoué intérieurement et extérieurement », a déclaré M. Chebbi, président du FSN, dont fait partie le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied et ancien parti majoritaire au Parlement pendant les 10 ans qui ont suivi la Révolution tunisienne de 2011.
 
Il a appelé les autres formations politiques à « s’entendre sur la nomination d’un haut magistrat » capable de « superviser une nouvelle élection présidentielle ».  
 
Après son coup de force et le gel puis la dissolution du Parlement en mars dernier, dénoncés comme « un coup d’État » par l’opposition, le président Saied a fait adopter cet été une Constitution qui réduit drastiquement les prérogatives du Parlement.
 
Il a aussi réformé le mode de scrutin utilisé samedi pour les législatives, en interdisant toute affiliation politique pour les candidats, dont la plupart étaient inconnus, ce qui pour les experts a contribué à faire chuter la participation.
 
La plupart des partis dont aussi le Parti destourien libre d’Abir Moussi (opposition anti-islamiste) boycottaient en outre le scrutin.
 
Selon le dirigeant du FSN, le troisième « désavœu » est le report décidé la semaine passée de l’examen par le FMI d’un nouveau crédit de près de 2 milliards de dollars, à accorder à la  Tunisie.  
 
Ce quatrième crédit en 10 ans a fait l’objet d’un accord préliminaire à la mi-octobre, mais doit encore être approuvé définitivement par le conseil d’administration du FMI.
 
La Tunisie dont les caisses sont vides traverse une grave crise économique, accentuée par la guerre en Ukraine. (AFP)
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