Connectez-vous

Sans-abri : en 2021, "au moins 706 personnes sont mortes de la rue", selon le collectif Les morts de la rue

Mardi 1 Novembre 2022

« Au moins 706 personnes sont mortes de la rue en 2021 », selon le dixième rapport "Dénombrer et Décrire" du collectif Les morts de la rue, cité par France Info ce mardi 1er novembre.



Le collectif Les Morts de la rue a livré son dixième rapport "Dénombrer et Décrire", selon lequel il estime que "au moins 706 personnes sont mortes de la rue en 2021", précisant qu'il s'agit d'un recensement "non exhaustif". C'est un "problème de santé, un problème social pour lequel en France on a encore des moyens limités",  selon Julien Ambard, épidémiologiste au sein de Les morts de la rue, auprès de France Info ce mardi 1er novembre.
 
5 508 personnes sont décédées depuis 2012. "Vivre à la rue tue", a affirmé le collectif, rappelant les difficultés éprouvées par les personnes sans-abri pour se soigner, se nourrir et avoir accès à l'hygiène la plus élémentaire.

En 2021, "39% des décès sont survenus dans la rue, dans le métro, dans un square, dans un parking ; 30% dans un établissement de soins et 12% dans un squat, une voiture, une cabane, dans les parties communes d'un immeuble, dans un garage, dans une cave", a détaillé le rapport, cité par France Info. La grande majorité - 89% - de ces personnes étaient des hommes, la moyenne d'âge est "en moyenne de 48 ans, soit 31 ans plus tôt que l'âge moyen du décès en population générale". Parmi ces décès, "620 personnes (étaient) sans chez soi, 81 anciennement sans chez soi et cinq personnes récemment à la rue", a ajouté le collectif.

« Une densité de personnes sans domicile plus importante en Ile-de-France »

Dans la plupart des cas, les causes exactes de la mort ne sont pas connues. Et lorsqu'elles sont identifiées, ce sont "essentiellement de causes violentes, comme des agressions, des noyades et des suicides". "Ça représente à peu près 30% des décès de 2021", a complété Julien Ambard.
 
Parmi les décès identifiés en 2021, 42% ont été recensés en Île-de-France, qui "concentre la majorité des décès qu'on identifie" depuis dix ans. "Ça ne veut pas dire que la mortalité en Ile-de-France est plus importante que dans les autres régions, même si on peut le supposer parce qu'il y a une densité de personnes sans domicile plus importante en Ile-de-France", a ajouté l'épidémiologiste.

Puis d'évoquer la méthodologie utilisée pour ce rapport annuel établi par Les morts de la rue - un système "très informel". "À peu près 20% des décès" leur sont rapportés par des associations, le collectif trouve également des informations dans des articles de presse "pour 22% des signalements" et par des partenaires "dans 26% des cas".

Fin octobre, le gouvernement a finalement renoncé à supprimer des places en hébergement d'urgence pour les personnes sans domicile en 2023, comme il le prévoyait jusqu'ici. 
 
« Après un gros travail entre le gouvernement et la majorité gouvernementale, on a décidé de réinscrire 40 millions d'euros sur le budget 2023 sur l'hébergement d'urgence. Ça correspond à une stabilisation du nombre de places pour l'année 2023. Donc la baisse qui était annoncée est supprimée », a déclaré le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein. Il y aura donc entre 197.000 et 198.000 places ouvertes en 2023. (Orange & Média Services)
Nombre de lectures : 110 fois











Inscription à la newsletter