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Rishi Sunak décrète la fin de «l’âge d’or» avec la Chine

Mardi 29 Novembre 2022

Le premier ministre britannique Rishi Sunak (à g.) et le président chinois Xi Jinping
Le premier ministre britannique Rishi Sunak (à g.) et le président chinois Xi Jinping
 
Le premier ministre britannique Rishi Sunak estime que la Chine représente désormais «un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts».
 
Le premier ministre britannique Rishi Sunak a estimé lundi soir que «l’âge d’or» entre le Royaume-Uni et la Chine était terminé, prônant une approche plus pragmatique face au «défi systémique» posé par Pékin après l’arrestation à Shanghai d’un journaliste de la BBC.
 
«Soyons clair, le fameux ‘‘âge d’or’’ est terminé, tout comme l’idée naïve que le commerce mènera automatiquement à des réformes politiques et sociales», a asséné Rishi Sunak en référence au réchauffement des relations sino-britanniques à partir de 2015 sous David Cameron.
 
Pour son premier grand discours de politique étrangère prononcé à Guildhall, le palais de la City de Londres, le premier ministre a estimé que la Chine représentait désormais «un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi de plus en plus criant tandis que le pays évolue vers un autoritarisme encore plus grand».
 
«Battu et frappé»
 
Ses propos interviennent après l’arrestation et les violences policières à l’encontre d’un journaliste de la BBC qui couvrait des manifestations à Shanghai. La BBC a affirmé dimanche soir que son journaliste Ed Lawrence avait été «arrêté et menotté pendant qu’il couvrait les manifestations à Shanghai». Selon le géant audiovisuel britannique, «il a été battu et frappé par la police» avant d’être relâché.
 
Déclenchée par la mobilisation contre les confinements et les restrictions imposées par les autorités pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, la colère qui gronde en Chine semble inédite depuis les manifestations pro-démocratie réprimées dans le sang en 1989.
 
«Au lieu d’écouter les protestations de son peuple, le gouvernement chinois a choisi de sévir davantage, notamment en agressant un journaliste de la BBC», a dénoncé le premier ministre. «Les médias – et nos parlementaires – doivent pouvoir mettre en lumière ces questions sans être sanctionnés», a-t-il insisté.
 
Approche pragmatique
 
La BBC a expliqué qu’elle n’avait eu «aucune explication ou excuse officielle des autorités chinoises, au-delà d’une affirmation des fonctionnaires, qui l’ont ensuite libéré, qu’ils l’avaient arrêté pour son propre bien au cas où il aurait attrapé le Covid (au milieu) de la foule». «Nous ne considérons pas cela comme une explication crédible.»
 
Pékin a assuré lundi qu’Ed Lawrence ne s’était pas identifié en tant que journaliste «et n’a volontairement pas présenté son accréditation de presse», selon Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’incident ne fait qu’envenimer des relations déjà tendues entre Pékin et Londres, sur fond de vives critiques du Royaume-Uni notamment sur la reprise en main de Hong Kong par la Chine et d’incidents récents sur le sol britannique.
 
Mais si le premier ministre a affirmé vouloir faire «évoluer» l’approche du Royaume-Uni vis-à-vis du pays asiatique, il ne faut pas «ignorer» selon lui «la place de la Chine dans les affaires mondiales». Plus tôt lundi, le porte-parole du chef du gouvernement avait qualifié de «choquante et inacceptable» l’arrestation du journaliste. «Mais ça ne signifie pas que nous ne chercherons pas à avoir des relations constructives avec la Chine sur les autres questions» comme la lutte contre le réchauffement climatique ou l’économie.
 
«Menace numéro 1»
 
Un discours qui semble s’être atténué alors que Rishi Sunak avait qualifié la Chine de «menace numéro 1» pour le Royaume-Uni lors de la campagne qui l’a mené à Downing Street. Le Royaume-Uni a été récemment marqué par les violences subies par un militant pro-démocratie de Hong Kong au consulat de Chine à Manchester (Nord) et par les informations d’une ONG espagnole selon lesquelles Pékin aurait ouvert des postes de police clandestins dans plusieurs pays occidentaux, notamment sur le sol britannique.
 
Réagissant à l’arrestation d’Ed Lawrence, le secrétaire d’État britannique à la Sécurité, Tom Tugendhat, a estimé que l’affaire faisait écho à la «répression» que le parti communiste chinois tente de mettre en œuvre «ailleurs». «Les tentatives de répression d’État ici au Royaume-Uni nous rappellent le besoin urgent de défendre nos propres libertés», a-t-il tweeté. (AFP)
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