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Relations avec le FMI : Les 4 piliers stratégiques que le Sénégal veut privilégier

Mercredi 27 Août 2025

Dakar, Sénégal : Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, s’est rendue au Sénégal du 19 au 26 août 2025 afin de discuter des mesures correctrices à la suite du rapport de la Cour des comptes publié le 12 février 2025. La mission a échangé avec les autorités sur les actions nécessaires pour traiter le cas de déclarations erronées avant son examen par le Conseil d’administration du FMI, a passé en revue la situation de la dette et a discuté des contours d’un éventuel nouveau programme appuyé par le FMI.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL (FMI)

Edward Gemayel du FMI (g.) et Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais
Edward Gemayel du FMI (g.) et Ousmane Sonko, premier ministre sénégalais

Au terme de la visite, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :

 

« L’équipe des services du FMI salue l’engagement des autorités sénégalaises en faveur de la transparence et de la responsabilité budgétaires, à la suite de la divulgation des importantes déclarations erronées qui sont intervenues au cours des dernières années. Nous avons eu des discussions productives avec les autorités sur des mesures correctrices visant à renforcer la transparence de la gestion des finances publiques, à garantir la fiabilité des rapports d’exécution budgétaire et à préserver la viabilité des finances publiques. Ces mesures contribueront à remédier aux problèmes systémiques identifiés dans le rapport de la Cour des comptes, qui a confirmé d’importantes déclarations erronées de données pour la période 2019-2023. 

 

À l’issue de l’exercice de réconciliation mené par le cabinet d’audit international Forvis Mazars, les autorités ont révisé le stock de dette de l’administration centrale, qui passe de 74,4 pour cent à 111,0 pour cent du PIB à fin 2023. Cette révision reflète principalement des passifs précédemment non déclarés. À fin 2024, les statistiques révisées indiquent que la dette de l’administration centrale a atteint 118,8 pour cent du PIB.

 

Malgré ces défis budgétaires, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience, avec une accélération de la croissance à 12,1 pour cent en glissement annuel au premier trimestre 2025, portée par l’essor du secteur des hydrocarbures à la suite du démarrage de la production sur les champs de Sangomar et GTA. Toutefois, la croissance hors hydrocarbures demeure modeste à 3,1 pour cent en glissement annuel, en raison des difficultés persistantes du secteur de la construction affecté par les arriérés de paiement ainsi que les contraintes structurelles dans l’industrie chimique. L’inflation est restée contenue à 0,7 pour cent en glissement annuel en juillet 2025.

 

La mission a discuté avec les autorités d’un ensemble de mesures correctrices destinées à traiter les causes profondes des déclarations erronées. Celles-ci incluent la centralisation des fonctions de gestion de la dette, le renforcement du rôle du Comité national de la dette publique, ainsi que l’achèvement de l’audit exhaustif des arriérés de paiement lancé par l’Inspection générale des finances le 21 juillet 2025. Les discussions ont également porté sur la mise en place d’une base de données centralisée de la dette, des mesures de renforcement des contrôles d’engagement budgétaire et la consolidation progressive des comptes bancaires dans le cadre du Compte unique du Trésor. Les discussions sur plusieurs mesures correctrices se poursuivront dans les prochaines semaines, avant que le cas de déclarations erronées puisse être soumis au Conseil d’administration du FMI.

 

Les autorités ont exprimé leur intention de solliciter un nouveau programme appuyé par le FMI. Le FMI se tient prêt à accompagner le Sénégal dans la conception d’un programme de réformes ambitieux, aligné sur la stratégie nationale de développement, Vision 2050, et le récent Plan de redressement économique et social, tout en tirant les leçons des conclusions de la Cour des comptes. Dans ce contexte, la mission a pris note des quatre piliers stratégiques que les autorités entendent privilégier :

(i) le renforcement de la gestion des finances publiques et de la transparence budgétaire ;

(ii) le soutien à la relance des secteurs stratégiques pour favoriser une croissance inclusive ;

(iii) le développement du capital humain et le renforcement de l’équité sociale ; et

(iv) le renforcement de la résilience face aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles. Ces priorités visent à consolider la stabilité macroéconomique, à renforcer les équilibres budgétaires, à mieux maîtriser l’endettement, et à promouvoir une croissance durable et résiliente.

 

L’équipe des services du FMI remercie les autorités sénégalaises pour leur chaleureuse hospitalité, la franchise des échanges, et leur excellente coopération tout au long de la mission. »

 

Au cours de la visite, la mission a rencontré M. Cheikh Diba, Ministre des Finances et du Budget ; M. Ahmadou Al Aminou Lo, Ministre d’Etat, Ministre auprès du Président de la République ; M. Boubacar Camara, Ministre, Secrétaire général du Gouvernement ; ainsi que d’autres hauts responsables. L’équipe a également eu des discussions productives avec les autres partenaires. »

 

Département de la communication du FMI

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 29/08/2025 11:10
FMI : Incompétence ou connivence ?

Que le SENEGAL, nouvelle équipe dirigeante, donne des gages au FMI pour rétablir la confiance indispensable entre les deux partenaires, c'est bien. Mais je rappellerai à Monsieur GEMAYEL, au cas où il l’aurait oublié, que le problème est né entre le FMI et l'ancienne équipe dirigeante, à savoir le gang Macky SALL & Co, : la duperie de l'un, qui n'a pu prospérer que par l'inertie de l'autre, pour laquelle on ne sait toujours pas, s'il s'agit de la part du FMI, de connivence ou d'incompétence, ce qui est quand même important, car dans cette histoire, la nouvelle équipe dirigeante découvre un "trou" qui ressemble à un ravin, de 11 milliards de dollars, d'après rapports fiables et accepté par tous. Donc, le coupable désigné ne peut que faire l'unanimité, et blanchir ipso facto la nouvelle équipe dirigeante. Mais la complicité du FMI ne peut être écartée, puisque régulièrement, tous les trois mois (de mémoire et à vérifier), le FMI, représenté par Monsieur Edward GEMAYEL en personne, venait inspecter les comptes et se fendait d'un communiqué de "fin de travail", pour dire que tout allait bien dans la gestion de Macky SALL! Donc, que l'on exige maintenant, dans cette "partie de billard à trois bandes", des gages de transparence de la seule partie qui n'a rien à voir dans cette affaire, pourquoi pas, d'autant que la volonté de transparence est le credo du premier jour de la nouvelle équipe dirigeante. Mais ce n'est pas son incompétence ou sa duperie qui a été mise à mal, c'est celle de Macky SALL, qui s’est enfui précipitamment au Maroc, pour, le pense-t-il, échapper à la justice de ce qui fut son pays et pour lequel il n'a jamais fait preuve d'un amour débordant. Peut être, qu'un jour, il sera rattrapé par la justice, nous verrons bien.

En tout cas, la preuve est là, et pour une fois tout le monde est d'accord sur la désignation du coupable. Mais le complice, dans tout ça, le FMI? Il ne peut pas nier soit son incompétence, soit sa connivence, puisque son rôle, était (et est toujours) de venir, à grand frais, régulièrement contrôler les fonds qu'il a prêtés au pays, pour faire court. Il ne se serait aperçu de rien: difficile à croire, mais pourquoi pas. Mais alors, nous sommes dans le domaine de l'incompétence, et c'est ce même GEMAYEL, qui pendant des années, ne se serait aperçu de rien, qui continue de venir inspecter les comptes du pays, et donner des conseils (des ordres serait plus juste)? Le SENEGAL nouvelle équipe, donne toutes les preuves de la confiance que l'on peut lui attribuer, par un souci permanent de transparence. Mais comment le FMI va combattre la défiance que le SENEGAL est en droit légitime d'avoir en face de cet organisme? La confiance doit être réciproque, sinon cela ne sert à rien.

Où alors, nous ne sommes pas dans le domaine de l’incompétence, et alors reste l'autre possibilité: la connivence. Monsieur GEMAYEL savait, mais, par sympathie pour son ami Macky SALL, a laissé faire. C'est une hypothèse, et en l'absence de toute explication et justification de la part du FMI, on est bien obligé de faire dans l'hypothèse, car ce problème est crucial: c'est avant tout un problème de confiance. Le FMI peut (et doit) aider le SENEGAL, mis dans une triste situation par le gang mafieux précédent qui dirigeait le pays, à se sortir de cette impasse et déjouer le piège maléfique tendu par le Parrain d'antan. Il est normal que le SENEGAL, au travers de sa nouvelle équipe dirigeante, donne des gages de confiance, car la confiance, je le rappelle, n'est pas un dû, elle se construit de jour entre les partenaires, et ne supporte pas de faille. Alors, le SENEGAL peut-il, en retour, faire confiance au FMI?

Car, soit nous sommes dans le domaine de l’incompétence, et continuer avec la même personne qui pendant des années "n'a rien vu" (il est exacte qu’apparemment, il ne porte pas de lunettes, à en croire les différents photos parues de Monsieur GEMAYEL) et alors se pose la question: Quel intérêt de continuer avec quelqu'un d'incompétent, dans un domaine et à un moment crucial où les plus grandes compétences sont nécessaires pour tenter de solutionner le problème? Si nous sommes dans le domaine de la connivence, la chose est encore plus grave, car n'oublions pas que le Parrain mafieux a juré de se venger de la nouvelle équipe dirigeante, et nous savons, pour l'avoir subi pendant douze années, que l'homme à la dent dure et l'ego sur-dimensionné...et dans ce cas, maintenir Monsieur GEMAYEL est un danger de sécurité nationale car c'est vraiment "mettre le vers dans le fruit!"

Donc, Messieurs (Mesdames) du FMI, après nous avoir démontré qu'il y a eu soit incompétence, soit connivence (c'est à vous de choisir) , quels gages de confiance donnez-vous au SENEGAL, pour que ce partenariat puisse repartir sur des bases nouvelles, et surtout, dans un climat de confiance réciproque ?

Pour l'instant, le comportement du FMI laisse plutôt à penser que son rôle consiste à blâmer une nouvelle équipe dirigeante qui n'y est pour rien dans cette affaire, et il serait bon, pour le FMI, dont la réputation a quand même été mise à mal, dans ce cas d'espèce, c'est le moins que l'on puisse dire, de nous fournir quelques explications sur ce double comportement: avant, avec Macky SALL, après, avec FAYE/SONKO.

Le peuple sénégalais a le droit de savoir, car, au final, la seule chose dont on soit sur et que j'affirme, souligné de deux (voir trois!) traits, c'est que c'est le peuple sénégalais qui paiera l'addition!

Me François Jurain

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