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Programme nucléaire : un accord trouvé entre l’AIEA et l’Iran sur le matériel de surveillance

Lundi 13 Septembre 2021

Programme nucléaire : un accord trouvé entre l’AIEA et l’Iran sur le matériel de surveillance
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonce que cet arrangement donnera «du temps à la diplomatie» pour tenter de sauver l’accord international de 2015.
 
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé avoir trouvé dimanche un accord avec l’Iran concernant la surveillance du programme nucléaire iranien.
 
Venu spécialement dans la capitale iranienne pour tenter de désamorcer les tensions, le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi a rencontré le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami. Il s’agit de sa deuxième visite en Iran cette année.
 
Dans un communiqué commun, les deux hommes annoncent que «les inspecteurs de l’AIEA ont l’autorisation d’intervenir pour entretenir l’équipement et remplacer les disques durs» des caméras installées par le gendarme onusien du nucléaire dans les installations iraniennes.
 
Continuité
 
L’Iran a restreint en février l’accès des inspecteurs de l’AIEA à certaines de ses installations nucléaires. Il refuse de fournir en temps réel les enregistrements des caméras et autres outils de surveillance que l’agence onusienne y a installés.
 
Un compromis avait été négocié pour garantir un certain degré de surveillance, mais il a expiré en juin. L’AIEA craignait de perdre des données en cas de saturation de la capacité d’enregistrement des outils.
 
Depuis février, «les activités de vérification et de surveillance ont été sérieusement entravées du fait de la décision de l’Iran» de restreindre les inspections, dénonçait mardi l’AIEA.
 
«D’ici quelques jours», les inspecteurs vont pouvoir accéder au matériel de surveillance sur les différents sites iraniens et s’assurer qu’il fonctionne correctement après plusieurs mois d’incertitude, a expliqué M. Grossi dans la soirée devant la presse à Vienne.
 
«Du temps pour la diplomatie»
 
L’AIEA n’aura certes toujours pas accès dans l’immédiat aux données des caméras. Les cartes mémoire «restent placées sous sceau en Iran et de nouvelles cartes seront installées», a précisé M. Eslami, cité par l’agence officielle Irna.
 
Mais l’AIEA «pourra conserver toutes les informations nécessaires pour maintenir une continuité» dans la surveillance jusqu’à ce que les pourparlers de Vienne aboutissent, a souligné M. Grossi. «Il n’y aura pas d’interruption».
 
Le directeur général de l’AIEA a souligné qu’il ne saurait s’agir «d’une solution permanente», évoquant une «mesure pour donner du temps à la diplomatie».
 
M. Grossi reviendra à Téhéran «dans un futur proche pour des consultations de haut niveau», précise le communiqué conjoint, qui insiste sur «la coopération et la confiance mutuelles des deux parties».
 
Le directeur de l’AIEA a fourni «ces nouveaux éléments» au Conseil des gouverneurs, qui se réunit à partir de lundi dans la capitale autrichienne, en présence de l’Iran. «Je pense qu’ils vont peser» dans les discussions en cours, alors que planait la menace d’une résolution pour sanctionner l’Iran.
 
Négociations suspendues
 
La question des caméras de surveillance de l’AIEA s’inscrit dans le cadre plus large des pourparlers pour tenter de sauver l’accord international sur le nucléaire iranien, torpillé en 2018 par la décision de Donald Trump d’en retirer les Etats-Unis et de rétablir les sanctions américaines. En riposte, l’Iran s’est affranchi de la plupart de ses obligations.
 
Les négociations entamées en avril pour tenter de ressusciter l’accord en y réintégrant Washington sont suspendues depuis le 20 juin, deux jours après la victoire à la présidentielle iranienne de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
 
Après la publication du rapport de l’AIEA, M. Raïssi a assuré mercredi que son pays faisait preuve de «transparence». «Naturellement, en cas d’approche non constructive de l’AIEA, il est déraisonnable d’attendre de l’Iran une réponse constructive», a-t-il toutefois dit.
 
De son côté, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a averti après la publication du rapport que les Etats-Unis étaient «proches» d’abandonner leurs efforts pour relancer l’accord. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, opposé à l’accord, a quant à lui accusé vendredi l’Iran de continuer à «mentir au monde». (ATS)
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