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Procès «Sweet Beauté» - Abdou Karim Fofana, un verdict anticipé contre Ousmane Sonko ?

Jeudi 25 Mai 2023

Les ministres Sidiki Kaba (g) et Abdou Karim Fofana lors de leur entrevue avec la presse étrangère le 25 mai 2023 à Dakar
Les ministres Sidiki Kaba (g) et Abdou Karim Fofana lors de leur entrevue avec la presse étrangère le 25 mai 2023 à Dakar
Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement sénégalais, est-il déjà au courant du verdict que devrait prononcer le 1er juin 2023 le tribunal criminel qui a jugé l’opposant Ousmane Sonko dans le procès pour viols et menaces de mort intenté par Adji Sarr et ses avocats ? Lors d’un entretien avec la presse étrangère co-animé avec le ministre de la Défense Sidiki Kaba, le ministre du Commerce a lâché une étrange prophétie.
 
« Aujourd’hui, ce que nous notons, c’est peut-être qu’Ousmane Sonko ne veut pas, à la suite de ce procès, se faire appliquer ce que le code pénal prévoit », a-t-il souligné devant nos confrères.
 
En principe et au nom de la séparation fonctionnelle des pouvoirs, le ministre porte-parole du gouvernement (ni personne d’autre du pouvoir exécutif) ne peut être au courant des délibérations du tribunal présidé par le juge Issa Ndiaye et ses deux assesseurs, tous membres de la magistrature du siège. Une telle sentence venant d’Abdou Karim Fofana ne peut donc qu’attirer l’attention publique sur ce qui pourrait être assimilé à un délit d’initié lequel, en fin de compte, finirait aux yeux de certains en délit de complicité. Dans tous les cas, ses propos sont une pression inacceptable sur des magistrats en délibération.
 
Quand un membre du pouvoir exécutif condamne par avance et avec une coupable désinvolture un citoyen justiciable, cela soulève une interrogation. Le verdict du procès de « Sweet Beauté » était-il écrit d’avance ? Relèverait-il d’une « commande politique » comme l’a écrit Me Ciré Clédor Ly ? Même
 
A l’heure où la justice sénégalaise est l’objet de nombreuses attaques, le ministre Fofana qui devrait être un de ses défenseurs attentifs en tant que membre de l’Exécutif, lui colle l'image désastreuse d’un corps ouvert aux pressions devant les représentants de la presse internationale accréditée au Sénégal. Mais d’une certaine manière, on pourrait considérer ses propos comme un vilain petit lapsus. Mais lapsus révélateur, sauf s’il considère que ce n’en est pas un…Et là, ce serait une autre histoire !
 
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