Connectez-vous

Primaire dans l'Iowa: Sanders affirme être en tête d'un vote qui tourne au fiasco

Mardi 4 Février 2020

Primaire dans l'Iowa: Sanders affirme être en tête d'un vote qui tourne au fiasco
Le premier scrutin des primaires démocrates, dans l'Iowa, a viré au fiasco lundi faute de résultats officiels, poussant le sénateur Bernie Sanders à se revendiquer en tête devant le modéré Pete Buttigieg dans la course pour désigner le futur adversaire de Donald Trump.
 
"Iowa, tu as surpris le pays", a lancé lundi soir le jeune "Mayor Pete", inconnu sur la scène nationale il y a encore un an, dans un discours très offensif au cours duquel il s'est dit "victorieux". "Ce soir, un espoir improbable est devenu une réalité indéniable", a dit cet ex-maire d'une ville moyenne de l'Indiana, qui espère avoir créé à 38 ans la surprise pour prendre le leadership du camp modéré.
 
Bernie Sanders, 78 ans, héraut de l'aile gauche, a lui aussi affirmé avoir engrangé un "très très beau succès", comme le prédisaient les sondages dans ce premier Etat à voter. "Ce jour marque le début de la fin pour Donald Trump", a-t-il martelé.
 
Son équipe de campagne a publié dans la nuit de lundi à mardi ses propres données partielles portant sur 40% des bureaux de vote, "en raison de l'incapacité du Parti démocrate de l'Iowa à publier des résultats" à cause d'une défaillance technique.
 
Elles placent "Bernie" en tête avec 28,62% devant Pete Buttigieg (25,71%) et la sénatrice Elizabeth Warren (18,42%), elle aussi à la gauche du parti.
 
- Contre-performance de Biden –
 
Un des principaux enseignements de ces chiffres, s'ils sont confirmés, est la contre-performance de l'ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, qui n'arrive que quatrième avec 15,08% alors qu'il caracole depuis des mois en tête des sondages au niveau national.
 
Doublé par Pete Buttigieg, premier homosexuel déclaré à avoir des chances d'accéder à la Maison Blanche, il est même talonné par une autre sénatrice modérée, Amy Klobuchar, qui n'a jamais décollé au niveau national.
"Nous sommes au-delà de nos espérances", s'est réjouie cette élue du Midwest.
 
Comme d'autres, Amy Klobuchar devait prendre dans la foulée un avion pour le New Hampshire, deuxième Etat à voter, le 11 février, alors que le vainqueur officiel de l'Iowa n'était pas connu.
 
Car six heures après le coup d'envoi des "caucus", le Parti démocrate n'était pas en mesure de dire quand les résultats seraient annoncés -- pas avant mardi dans la journée, selon certains médias américains. Les organisateurs évoquaient des "incohérences" dans leur compilation et expliquaient vouloir s'assurer de la fiabilité des données.
 
Ils ont toutefois démenti toute irrégularité, alors que le camp Trump a aussitôt accusé les dirigeants démocrates de tricherie.
 
La frustration était palpable, dans un pays qui a connu d'autres déboires dans l'organisation d'élections.
 
"C'est clairement un gâchis", a déploré Mohsen Zarkesh, un bénévole de 29 ans du camp Sanders.
 
L'équipe Biden s'est fendue d'une lettre aux organisateurs pour demander des "explications". "L'application censée transmettre au parti les résultats des caucus n'a pas marché, tout comme le système téléphonique de secours", a-t-elle protesté.
 
- Battre Trump –
 
Ce fiasco s'ajoute à un système déjà complexe, avec quelque 1.700 "caucus" ou assemblées où les électeurs se sont regroupés pour désigner leur candidat lors de deux tours de scrutin dans une ambiance parfois tumultueuse.
 
L'Iowa, petit Etat rural, enneigé en cette période de l'année, lance la saison des primaires depuis les années 1970. Il est important parce qu'il est le premier: il n'octroie que peu de délégués appelés à désigner in fine le candidat à la Maison Blanche, mais un bon résultat ou une contre-performance peut changer la dynamique d'une candidature.
 
Timothy Formanek, 45 ans, est un indépendant qui vote démocrate cette année, et il a choisi Joe Biden, le "plus expérimenté". "Je pense qu'il va vraiment aider à redresser l'Amérique, surtout après ce qu'on a vécu depuis trois ans et demi", dit-il.
 
Car au-delà des clivages de programme entre l'aile gauche et un courant plus modéré, la base démocrate espère surtout trouver celui ou celle qui sera le plus à même de battre le président républicain sortant le 3 novembre.
 
Seulement, tous n'ont pas la même vision de ce candidat idéal.
Pour Brody Diehn, 22 ans, "Bernie" est "le meilleur pour s'élever contre la corruption de notre gouvernement". Ce caissier dans une épicerie de Des Moines apprécie également Elizabeth Warren, mais pas Joe Biden.
 
"Si c'était Biden contre Trump, je voterais pour Trump, car je pense que Biden est le problème du Parti démocrate. On élit les mêmes personnes année après année, et c'est un échec", lâche-t-il.
 
Le président sortant a lui remporté d'emblée les "caucus" républicains dans l'Iowa -- une simple formalité.
 
Mais son ombre planait sur la primaire démocrate: Donald Trump doit prononcer mardi son discours annuel sur l'état de l'Union avant d'obtenir, mercredi, un acquittement quasi-certain lors de son procès en destitution.
 
Le milliardaire Michael Bloomberg, ex-maire de New York, a lui fait l'impasse sur ces "caucus" et concentre son immense fortune sur des Etats votant plus tard et qui rapportent beaucoup de délégués en vue de l'investiture. (AFP)
Nombre de lectures : 116 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter