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Présidentielle: une incertitude "non négligeable" au 1er tour, selon un politologue

Vendredi 8 Avril 2022

Le politologue Pascal Perrineau
Le politologue Pascal Perrineau
L'indécision des électeurs fait peser une incertitude "non négligeable" sur le premier tour dimanche, même si Emmanuel Macron et Marine Le Pen continuent de faire la course en tête des sondages, prévient le politologue Pascal Perrineau, dans un entretien à l'AFP. 
 
Q: La forte indécision des électeurs sur leur vote peut-elle influencer le résultat de dimanche ? 
 
R: C'est la première élection qui atteint un tel taux de personnes qui sont indécises, qui ont changé d'opinion, à peu près un Français sur 2. Cela amène une incertitude avant le premier tour. Le vote d'isoloir, c'est-à-dire celui qui se fait le dimanche quand on rentre dans le bureau de vote, risque de ne pas être négligeable. Au fond, l'électeur réagit de plus en plus comme un consommateur sur un marché. Il y a des effets d'offre, la conjoncture change, il y a des questions qui deviennent subitement extrêmement importantes. Ce vote de conjoncture et parfois d'image aussi peut être extrêmement important. 
 
Q: L'histoire se répète comme en 2017 ?   
 
R: Ce n'est pas du tout comme en 2017. Emmanuel Macron a traversé cette campagne. Il a fait quelques apparitions et cela a entamé son capital électoral, même s'il continue à faire la course en tête dans tous les sondages d'opinion. Dans la perspective du second tour, ce ne sera pas le scénario de 2017, avec une large victoire d'Emmanuel Macron. Au cours de cette campagne, Marine Le Pen a presque disparu dans la France invisible, comme elle dit souvent. Elle s'est rendue dans de petits villages, de petites villes. Elle a parlé à cette France que l'on présente depuis plusieurs années, comme une France des périphéries qui se sent oubliée. Mais ces électeurs oubliés, ils se rappelleront au bon souvenir des Français dans les urnes. 
 
Q: L'appel au vote utile de Jean-Luc Mélenchon peut-il le conduire au second tour ?
 
R: L'écologiste Yannick Jadot, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, ont beaucoup souffert de ce vote utile los des dernières semaines de la campagne. Maintenant, on a l'impression que ça va être plus dur pour Jean-Luc Mélenchon d'aller beaucoup plus loin dans ce rassemblement des différents électorats de gauche. Tout simplement parce que les gauches sont faibles et les gauches restent tout de même très divisées.
 
 
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