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Offensive économique : L’Inde aussi soigne ses partenariats en Afrique

Samedi 1 Septembre 2018

Aux côtés de la Chine, de la Turquie et des partenaires traditionnels européens des pays africains, l’Inde s’active et élargit ses tentacules, rognant sur les parts de marchés des entreprises concurrentes, notamment dans le secteur des médicaments génériques. Pour le premier ministre Narendra Modi, la dynamique des partenariats avec l’Afrique va s’intensifier, en particulier avec l’ouverture programmée de 18 nouvelles ambassades à travers le continent.


Le premier ministre indien Modi lors de sa tournée en Afrique. Ici avec l'Ougandais Museveni
Le premier ministre indien Modi lors de sa tournée en Afrique. Ici avec l'Ougandais Museveni
A l’instar d’une Chine de plus en plus agressive pour l’implantation de ses entreprises et généreuse en matière de prêts concessionnels, l’Inde, l’autre géant asiatique en quête permanente de débouchés et de partenariats d’affaires, est également sur la place africaine avec l’objectif de densifier les relations économiques avec l’Afrique.
 
Selon Narendra Modi, le premier ministre indien, le commerce entre l’Inde et les pays africains est désormais supérieur à 62 milliards de dollars Us, soit une hausse de 21% sur une année. Et le volume des échanges entre les deux parties va sans doute prendre la tangente avec «l’implantation de 180 lignes de crédit d’une valeur de d’environ 11 milliards de dollars Us» qui va concerner 40 pays à travers le continent, indique le chef du gouvernement indien dans son discours prononcé lors de visite en Ouganda en juillet dernier. Par la même occasion, Modi avait indiqué le montant des investissements des entreprises indiennes en Afrique : 54 milliards de dollars.
 
Comme ses concurrents directs en Afrique, la Fédération indienne a elle aussi institutionnalisé «son» Forum avec l’Afrique. Au dernier du genre tenu à New Delhi, deux mesures importantes avaient été prises en faveur des pays africains : la mise à disposition de 600 millions de dollars sous forme de dons et, surtout, l’ouverture d’une ligne de crédit concessionnel d’un montant de 10 milliards de dollars. Le prochain sommet est prévu pour le mois d’octobre prochain.
 
Les secteurs privilégiés de la coopération Inde-Afrique sont nombreux. Il y a le «partenariat d’innovation» sur le numérique. Delhi projette en effet de mettre à contribution «le réseau électronique panafricain (qui le) relie (à) 48 pays africains et les uns aux autres» pour en faire «la nouvelle colonne vertébrale de l’innovation numérique en Afrique.»
 
A côté des possibilités liées aux «avantages de l’économie bleue», le marché des médicaments génériques» indiens semble avoir soulagé des secteurs importants de la population africaine eu égard à leurs coûts plus accessibles que les médicaments classiques. A ce propos, les autorités indiennes sont convaincues d’avoir «renversé la vapeur sur des maladies qui étaient autrefois une menace pour l’Afrique.»
 
Sur ce plan, les enquêtes de la Coface (qui assure les entreprises françaises hors de l’Hexagone) réalisées en juin dernier font référence à la percée des entreprises indiennes dans le secteur pharmaceutique africain. «Les parts de marchés françaises à l’exportation ont été quasiment divisées par deux sur la période (2001-2017), passant de 33% à 19%.» Cette régression a profité à l’Inde «dont le poids dans les exportations pharmaceutiques vers l’Afrique est passé de 5% à 18%, tiré par le segment des médicaments génériques à bas coût…», précise la Coface.
 
La coopération indo-africaine devrait s’intensifier avec l’annonce par le chef du gouvernement indien de l’ouverture prochaine de 18 nouvelles ambassades en Afrique. En 2017, la Banque africaine de développement (BAD) avait tenu pour la première fois une réunion dans l’Etat de Gujarat.
 
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