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Moussa Taye (conseiller politique du maire de Dakar) : «La base du Parti socialiste n’est pas avec Ousmane Tanor Dieng»

Lundi 20 Février 2017

Pour nombre de responsables socialistes et observateurs de la scène politique sénégalaise, la stratégie de Khalifa Sall est d’une grande ambigüité. Ce qui pousse d’aucuns à indiquer que sa démarche est floue et qu’il manque véritablement de courage en refusant de dire qu’il sera candidat à la présidentielle de 2019. Des positions que réfutent Moussa Taye, conseiller politique de l’édile de la capitale qui indique également que la base militante du Ps n’est pas avec Ousmane Tanor Dieng.


Accusé à tort à ou raison d’être un homme politique qui n’a pas le courage de ses idées, Khalifa Sall fait l’objet de toutes les attaques de la part de nombre de responsables socialistes fidèles à Ousmane Tanor Dieng. Dans la même dynamique, plusieurs pontes de l’Alliance pour la République (Apr) et de quelques-uns de ses alliés ne ratent jamais une occasion pour descendre en flammes celui qu’ils considèrent comme un adversaire qui marche sans courage. Mieux encore, récemment, ce sont des «tanoristes» qui ont effectué une sortie musclée pour clamer que M. Sall est la «botte secrète de Me Wade».
 
Des prises de position qui se justifient puisque le maire de Dakar a pris la ferme résolution de ne pas suivre le Parti socialiste (Ps) au pouvoir dans son compagnonnage «aveugle» avec le Président Macky Sall. Mais, à coup sûr, il reste que sa stratégie est source de vives polémiques.
 
Des présupposés que conteste Moussa Taye, conseiller politique du maire de Dakar qui indique que le jeu de son mentor est très clair, dans un entretien avec Nouvel Hebdo. «On accuse Khalifa Sall de faire un double-jeu. En réalité, il y a ce que les gens veulent qu’il dise et ce qu’il veut faire, lui. Il faut savoir faire la distinction.
 
À ce propos, le souhait de certains responsables est de le voir sortir du parti. Mais il ne va aller nulle part, car il y a des débats que l’on ne peut mener qu’à l’intérieur dans le parti», soutient M. Taye. Il poursuit en soulignant qu’«en ce qui concerne ce débat d’orientation, il va le mener à l’intérieur du Parti. Ce qui veut dire que son jeu est très clair. Et, sa prise de position sur certains sujets, prouve nettement sa volonté d’aller de l’avant.»
 
«En politique, il faut savoir raison gardée»
 
Se voulant plus convainquant, il rappelle qu’au début de leur combat, «les gens disaient que le mouvement ne s’arrêtait qu’à Dakar. Aujourd’hui, force est de reconnaître que partout dans le pays, des militants et des responsables se lèvent spontanément pour faire des déclarations de soutien à Khalifa Sall. Et ce qui est certain, c’est que la base du Parti n’est pas avec Ousmane Tanor Dieng.» Mais encore une fois, note-t-il, «chacun y va avec son rythme.
 
En politique, l’erreur la plus fatale c’est d’être pressé. Il faut savoir raison garder.» Ce qui veut dire, selon Moussa Taye, qu’«il faut savoir d’abord se mesurer à son ambition, ensuite définir les modalités d’exécution.» Non sans insister qu’ils sont «dans le cadre d’un calendrier républicain qui dit que les législatives se tiennent en 2017 et la présidentielle en 2019.»
 
Ce qui est sûr, déclare le conseiller politique du maire de Dakar, c’est que «nous avons décidé de faire une liste lors des législatives. Ce qui me pousse à dire que le courage politique est d’avoir de la lucidité et de l’habileté.» Et pour cause, justifie-t-il, «à chaque rendez-vous électoral, Khalifa Sall a pris ses responsabilités. C’était le cas en 2014 lors des Locales, puis lors du Référendum et de l’élection au Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).»
 
Dans la même dynamique, il rappelle : «Actuellement, nous travaillons sur les modalités d’alliance en ce qui concerne les législatives. Une fois ce cap dépassé, on pourra maintenant penser et parler de la présidentielle. En tout cas, Khalifa Sall dit que le Ps aura un candidat.» Toutes choses qui poussent Moussa Taye à clamer que l’optimisme est de rigueur dans la mouvance du maire de Dakar qui, avec son monde, défend une conviction. «L’essentiel est de participer et montrer sa conviction. Mais nous pouvons avoir des craintes par rapport au déroulement du processus électoral parce que nous ne pensons pas que ce pouvoir a mis toutes les conditions pour un déroulement démocratique et sincère des élections à venir», s’est-il inquiété. (Par Abdoulaye Mbow)
 
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