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Moscovici prône un budget de la zone euro pour contrer le populisme

Mercredi 26 Septembre 2018

NEW YORK (Reuters) - La réponse de l'Union européenne pour enrayer la montée des populismes en son sein doit commencer par un budget, qui l'aiderait à rapprocher les Etats membres et à s'attaquer aux inégalités économiques qui la minent, a déclaré mardi Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques.

"Avoir un budget de la zone euro est absolument crucial si nous voulons contrer le défi populiste, nous attaquer à la question brûlante des inégalités", a-t-il dit dans une interview à Reuters, en marge de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York.

Se disant très inquiet face au populisme, "grande menace pour nos démocraties, pour les démocraties libérales, pour l'Etat de droit", il a estimé que pour s'attaquer au problème, "nous devons progresser vers l'intégration européenne".

"La crise européenne n'est plus une crise économique. C'est une crise des inégalités. C'est une crise politique. C'est une crise de la distribution. Nous devons distribuer davantage. C'est ce à quoi s'attaque la réforme de la zone euro. Ce n'est pas technique. C'est hautement politique", a dit Pierre Moscovici, après un débat à la chambre de commerce euro-américaine de New York.

La politique populiste menée en Italie, par exemple, menace de faire sortir la Péninsule des règles européennes en matière budgétaire et de tendre un peu plus les relations au sein de l'Union, dit-il.

Rome doit présenter son budget d'ici la mi-octobre. Les dirigeants des partis de la coalition de gouvernement (le M5S anti-système et la Ligue, d'extrême droite) promettent depuis leur arrivée au pouvoir en juin d'accroître les dépenses et de réduire les impôts, ce qui irrite aussi bien les marchés que les responsables européens à Bruxelles.

Les deux partis de la coalition veulent accroître le déficit budgétaire, contrairement à ce que préconise Bruxelles.

"La balle est dans leur camp", a dit Moscovici. "Mon message, c'est que leur intérêt, pas seulement leur devoir mais leur intérêt, est de réduire le déficit structurel".

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