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Me Wade avertit: «si Karim Wade est bloqué pour 2019, il risque de ne pas y avoir d’élection présidentielle.»

Mardi 11 Juillet 2017

C’est depuis Versailles la royale que l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, a lancé sa campagne pour les élections législatives du 30 juillet au détour d’une émission avec la Sen-Tv. Dans le long entretien accordé au Groupe Dmédia, Me Wade fait un certain nombre d’éclairages à propos des tentatives échouées de mettre en place une liste unique au sein de l’opposition. Critiquant sans les citer des ténors aux ambitions pas encore en phase avec leur poids électoral réel. Mais surtout alertant contre le blocage qui pourrait être opposé à son fils à la présidentielle de 2019. Dans ce cas, a-t-il indiqué, il ne pourrait pas y avoir d’élection…


Photo: Jeune Afrique
Photo: Jeune Afrique
«Pour ce qui me concerne, si j’ai décidé de prendre part à ces élections, ce n’est pas de mon propre gré. Le Sénégal est en train de tomber en déliquescence. Le Sénégal que j’ai légué est gâté, du moins d’après ce que j’ai ouïe dire, car je n’y suis pas allé. Mais d’après les échos qui me parviennent de partout et qui viennent de toutes les catégories de personnes, c’est que le Sénégal est gâté, la vie y est dure. Ce que les gens souhaitent, c’est le redressement de la situation pour que le pays puisse aller  de l’avant.
 
C’est pourquoi, je ne peux pas rester insensible devant de tels propos. C’est ce qui m’a poussé à m’investir où que je puisse me trouver. Mon parti et ses alliés réunis dans Wattù Senegaal m’ont demandé que je sois tête de liste. Je leur ai rétorqué que si cela pouvait les aider à gagner, pourquoi pas ? C’est cela qui explique ma décision de participer à ces élections et non la course à un quelconque poste, car le président de la République est au-dessus de tous les postes. Mais, après l’avoir exercé, si l’on te confie une responsabilité qui va dans le sens d’améliorer les conditions des Sénégalais, d’autant que le pays traverse des difficultés, je ne peux pas me permettre de rester indifférent.»
 
«Nous sommes dans l’apprentissage de la démocratie»
«Cela peut étonner en ce sens que les Sénégalais sont sur le chemin de l’apprentissage de la démocratie, nous ne sommes pas encore arrivés à son terme certes, mais nous sommes sur la voie. C’est un processus qui a débuté avec Senghor, moi aussi j’y ai contribué, mais il reste à faire. Être président de la République puis Premier ministre, cela c’est vu, de même qu’être président, ensuite député. Ce sont des responsabilités que le peuple vous confie et qui traduisent tout l’espoir qu’il vous porte.
 
Ce qui étonne les gens, d’après les échos qui me sont parvenus, c’est le pourquoi ? Malgré mon âge, 91 ans – et je rends grâce à Dieu - qu’est-ce que je fais toujours dans la politique au point d’être tête de liste ? Mais ma conviction est que, tant que l’être humain est en vie, il n’est pas exempté de travail. Mais on doit effectuer un travail qui est conforme à son âge et à ses facultés. Car, quel que soit l’âge que l’on a, on a toujours la possibilité d’effectuer un travail qui est en accord avec ses capacités. Ce n’est pas pour rien que Kocc Barma disait que «les personnes âgées ont toujours leur place dans la société» (ndlr, Mag maat na bayi ci rew). Quand les gens sont dans le désarroi, ils ont toujours recours à l’expérience et à la sagesse des Vieux.»
 
«Si Karim Wade est bloqué à la présidentielle de 2019, il n’y aura pas d’élection»
 
«Je n’ai pas trouvé l’opposition unie, c’est moi qui ai poussé les uns et les autres à faire l’unité. Je voulais que l’on confectionne une liste unique pour les législatives. À défaut, que chacun aille de son côté et que l’on se regroupe une fois à l’Assemblée, pour voir comment on peut travailler pour le Sénégal… Mais pour ce qui concerne la présidentielle, il vaut mieux que chacun présente son candidat. Nous avons essayé de mettre une liste commune, mais cela n’a pas abouti et je n’ai pas été surpris. Car tous les leaders de parti voulaient être tête de liste ; or cela n’est pas possible.
 
Certains se sont crus plus forts qu’ils ne l’étaient en réalité. Celui qui est avec le Pds et qui est conscient du fait que ce parti détient la force parmi tous les partis du Sénégal, mais qui s’obstine à vouloir être devant, ne veut pas travailler mais cherche plutôt à détruire. C’est cela qui a causé tous ces problèmes, mais nous n’avons pas brisé l’unité. C’est ceux qui ont eu des ambitions irréalisables qui sont responsables de tout ce qui a été détruit.
 
Par contre, je dis que le Pds n’a pas de plan B. Nous avons un plan A et A et A… qui n’est autre que Karim Wade. Ce n’est pas moi qui l’ai choisi, mais plutôt le parti. Donc les législatives ne l’intéressent pas trop puisqu’il est concentré sur la présidentielle. Il sera au Sénégal pour cela et personne ne pourra l’empêcher. S’il est bloqué, il est certain qu’il risque de ne pas avoir d’élections au Sénégal.» (Extraits de l’émission «Sen Jotaay» sur la SEN-TV)
 
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