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Me Ciré Clédor Ly : Un plaidoyer vital pour trois cas ‘’critiques’’

Lundi 7 Août 2023

 
« Le journaliste d’investigation Pape Alé Niang a entamé une grève de la faim le jour où il a été placé sous mandat de dépôt pour avoir exercé avec objectivité et indépendance, son métier de journaliste et de commentateur.
 
Son arrestation et sa détention ne répondent à aucune exigence de prévention d’un risque ou de sauvegarde de l’ordre public, mais procèdent de violations graves du droit à la liberté d’expression, de pensée, d’opinion, de critique des institutions, de libre critique de l’action des pouvoirs publics et d’information.
 
Son arrestation et sa détention sont une attaque qui, au delà du journaliste, est une agression contre la profession et le devoir d’informer le public qui est un des fondamentaux d'une société démocratique.
 
La détermination de Pape Alé Niang d’informer sans complaisance et sans compromission, a contribué largement à l’avènement de la deuxième alternance politique. C’est de l’histoire récente.
 
L’opinion publique nationale et internationale doit savoir que son état  de santé  est très préoccupant pour ses avocats et cela découle d’un constat objectif.
 
S’’il n’est pas très rapidement mis fin à sa détention, l’Etat pourrait avoir une surprise très amère car son refus de tout traitement, de toute alimentation et de toute médication, l’a mené dans une situation où son pronostic vital pourrait être engagé irréversiblement.
 
Qu’il ne soit pas dit que ses Avocats n’ont pas lancé une alerte à l’adresse des autorités qui disposent d’instruments juridiques pour arrêter la machine judiciaire à tout moment.
 
Par ailleurs, deux Avocats faisant partie du Collectif de Défense du Président Ousmane Sonko à savoir Babacar Ndiaye poursuivi pour recel de malfaiteur criminel et Juan Branco, sont aussi aux Arrêts sur la base d’abus de qualifications qui n’épousent nullement les contours de faits pouvant être constitutifs de simples indices qui seraient de nature à justifier leur arrestation.
 
Le confrère Juan Branco ne s’est pas alimenté depuis trois nuits, pour protester contre le modus operandi de son arrestation, le traitement dégradant qu’il aurait subi et les violations graves de ses droits garantis et protégés par les instruments juridiques internationaux et le droit interne.
 
Son choix est un acte insurrectionnel contre une agression grave et manifeste de la profession d’Avocats et l'entrave à l’exercice libre, indépendant et intégral de cette noble profession qui interpelle l’ensemble des Avocats et des Barreaux qui sont offensés par ces intimidations inadmissibles, persécutions et attaques contre les confrères dont la libération immédiate doit être une exigence non négociable.
 
L’Etat de santé physique du confrère Branco qui refuse aussi toute médication se dégrade à vue d’œil et, qu'il ne soit pas dit que les autorités ne sont pas averties par ses avocats Sénégalais qui étaient mobilisés pour surveiller une nouvelle procédure cavalière ouverte par le procureur de la république de Dakar pour séjour irrégulier et outrage à magistrat et, pour surveiller aussi son Etat de santé qui se détériore consternant.
 
Chaque heure de détention constitue une menace pour la vie et la santé du confrère Branco, dont l’engagement et la détermination, tout autant pour La Défense sans frontière de l’injustice sous toutes ses coutures, que pour marquer son aversion contre ce qui est un précédent dangereux contre la profession d’avocat et l’intervention des Avocats étrangers dans d’autres pays, justifient sa décision irréversible d’engager la responsabilité de l’Etat du Sénégal pour ce qui est prévisible et pourrait advenir s’il n’est pas libéré promptement.
 
Le confrère Branco a donné mandat ferme  à ses Avocats qui se sont engagés de l’accomplir et de porter l’alerte auprès de toutes les nations démocratiques, au premier chef les consulats qu‘il a indiqués au Sénégal et aussi d’engager toute action utile contre l’Etat du Sénégal pour la violation de ses engagements internationaux et de son droit interne.
 
Enfin, Le Président Ousmane Sonko est aussi hospitalisé et se trouve dans un état qui recommande que les autorités le libèrent immédiatement.
 
Le ministère public a corrompu définitivement la procédure avec son communiqué jalousement gardé par La Défense, pour qu’une justice indépendante et impartiale puisse en donner suite.
 
La contumace a été noyée dans l’océan Atlantique par l’acte de non acquiescement et, ce qui était attendu de la procédure de diffamation calciné par les flammes Incandescentes du dialogue national.
 
La prolongation de la détention du président Ousmane Sonko n’apporte rien au pays si ce n’est nuisance et désolations.
 
Nul n’ignore son état de santé précaire et sa détermination à poursuivre son refus de toute alimentation, de toute assistance médicale et de tout traitement même si son pronostic vital venait à être engagé.
 
La seule demande pressante qu’il exprime, est que tous ceux qui se sont engagés à ses côtés par solidarité ou par patriotisme dans les prisons, lui rendent l’honneur d’arrêter immédiatement leur grève de la faim.
 
Il est simple et sans aucun coût, de respecter les règles démocratiques et de laisser tous ceux qui sont en âge de compétir et qui se sentent compétents s’aligner, le choix du représentant de la nation étant rendu au peuple souverain et il n’est pas trop tard pour cela. Admettons que tout ce qui fait encore défaut, c’est le discernement et la sagesse de l’autorité pris en otage par une faune de prédateurs, d’opportunistes, d’arrivistes et de tartuffes qui ont perdu leurs âmes.
 
La  libération du Président Ousmane Sonko est une exigence sociale et son état de santé qui s’est dégradé en trois jours au point de forcer son hospitalisation contre sa volonté, est aussi une alerte aiguë à l’adresse des autorités.
Ciré Clédor Ly, Avocat du barreau de Dakar
 
 
 
 
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