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"Manque de respect", "oppresseur": le ton monte entre Trump et les Palestiniens

Jeudi 25 Janvier 2018

Après avoir déjà ulcéré les Palestiniens en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël, Donald Trump a encore monté le ton jeudi en menaçant de couper net l'aide américaine s'ils ne revenaient pas aux négociations de paix.

"Ils nous ont manqué de respect la semaine dernière en refusant de recevoir notre excellent vice-président" Mike Pence, a déclaré M. Trump, lors d'une chaleureuse rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

"Nous leur avons donné des centaines de millions" et "cet argent ne leur sera plus versé à moins qu'ils ne s'assoient et négocient la paix", a-t-il ajouté, alors que les négociations sont au point mort depuis 2014.

La réponse n'a pas tardé: "Refuser de rencontrer votre oppresseur, ce n'est pas manquer de respect, c'est se respecter soi-même", a déclaré à l'AFP Hanane Achraoui, haute dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a de nouveau rejeté toute tractation sous médiation américaine tant que les Etats-Unis ne reviendraient pas sur la décision annoncée le 6 décembre de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.

- 'Chantage' -

"L'administration américaine continue à s'exclure de la table des négociations si elle ne revient pas sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël", a-t-il dit à l'AFP.

Le secrétaire général de l'OLP Saëb Erakat a quant à lui accusé le président Trump de se "livrer à un chantage et de punir le peuple palestinien".

"Le président Trump pourrait acheter beaucoup de chose avec son argent mais il ne pourra pas acquérir la dignité de notre nation", a-t-il affirmé dans un communiqué.

De son côté, un Benjamin Netanyahu tout sourire après son entretien avec le président américain s'est dit disposé à négocier.

"Je suis prêt pour la paix, je l'ai expliqué au président Trump", a déclaré le Premier ministre israélien à quelques journalistes. "Je lui ai réaffirmé ma volonté, et la volonté d'Israël, d'engager un effort pour parvenir à la paix avec les Palestiniens".

Les dirigeants palestiniens avaient refusé de voir le vice-président américain qui a effectué une courte tournée en Egypte, Jordanie et Israël du 20 au 23 janvier.

"Le sujet le plus difficile des discussions était Jérusalem. Nous avons retiré Jérusalem (des pourparlers), donc nous n'avons plus à en discuter", a martelé Donald Trump jeudi à Davos.

"Nous avons une proposition de paix. C'est une excellente proposition pour les Palestiniens (...) nous allons voir ce qu'il se passe", a-t-il poursuivi.

Les Israéliens "veulent faire la paix et j'espère que les Palestiniens veulent faire la paix. S'ils le souhaitent, tout le monde sera satisfait au final", a-t-il conclu.

- 'Intermédiaire honnête' -

Le président américain a ravivé la vieille querelle sur Jérusalem le 6 décembre en annonçant reconnaître la ville comme la capitale d'Israël. Il rompait ainsi avec des décennies de consensus international selon lequel le statut final de la cité trois fois sainte -- l'une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien -- devait être réglé par la négociation.

Depuis, 18 Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences.

Pour la direction palestinienne, cette décision a achevé de discréditer les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec les responsables américains, cherchant ailleurs des soutiens dans sa quête d'un Etat indépendant.

La représentante américaine à l'ONU Nikki Haley s'en est pris jeudi à lui, l'accusant de manquer de courage. "Nous n'allons pas courir après une gouvernance palestinienne qui n'a pas ce qu'il faut pour parvenir à la paix", a-t-elle estimé. "Pour obtenir des résultats historiques, nous avons besoin de dirigeants courageux", a-t-elle ajouté.

Benjamin Netanyahu a pour sa part réaffirmé qu'il n'y avait "pas d'alternative aux Etats-Unis comme intermédiaire honnête et facilitateur (...) C'est une illusion de penser qu'il pourrait y avoir quelqu'un d'autre". (AFP)
 
 
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