Au Mali, cela fera deux mois ce mardi 8 juillet que l'opposant politique El Bachir Thiam a été enlevé par la Sécurité d'État. D'autres militants pro-démocratie avaient été enlevés en même temps que lui lors de la répression du mouvement pro-démocratique naissant, début mai, et ont été libérés depuis.
Mais El Bachir Thiam, du parti Yelema – désormais dissous – reste quant à lui prisonnier dans un lieu inconnu. Ses proches rapportent des conditions de détention durcies, et avancent des explications. El Bachir Thiam n'est pas un politique de premier plan : jeune militant du parti Yelema, c'est surtout son enlèvement par la Sécurité d'État qui a fait connaître son nom.
Pourquoi reste-t-il détenu, au secret, alors que les autres militants pro-démocratie enlevés en même temps que lui ont été libérés ? « Peut-être parce qu'ils savent qu'il n'est pas du genre à se taire, ni à cesser de lutter », suppose un proche, qui se déclare très inquiet.
« Parce qu'il est de Yelema », avance un autre, suggérant qu'il s'agit d'atteindre l'ancien Premier ministre Moussa Mara, l'une des dernières voix ouvertement critiques de la Transition toujours présente sur le sol malien. Certains membres du parti Yelema confient à RFI avoir été placés sous surveillance.
« C'est aussi parce qu'il est de Kati », poursuit cette source : dans la ville-garnison, fief des militaires au pouvoir, les voix discordantes sont encore plus malvenues qu'ailleurs. Les proches d'El Bachir Thiam rapportent des conditions de détention durcies : manque d'air et de lumière, conditions d'hygiène sordides et privation de nourriture – pour des raisons de protection des sources, RFI ne révèle pas la manière dont ces informations ont été transmises. [RFI]






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