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Macron se dit «impatient» face au manque de réponse allemande face aux défis européens

Samedi 15 Février 2020

Le président français Emmanuel Macron s’est dit « impatient » samedi face au manque de réaction allemande sur l’Europe et ses projets de réformes de l’UE.
 
« Je n’ai pas de frustrations, j’ai des impatiences », a-t-il dit à la Conférence sur la sécurité de Munich, en appelant à « des réponses claires » du couple franco-allemand et de ses partenaires sur les défis européens, face au repli américain et au développement de la Chine.
 
« La clé dans les prochaines années est d’aller beaucoup plus vite sur les éléments de souveraineté au niveau européen », comme la défense, a dit M. Macron, qui s’exprimait lors de la conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe mondiale annuelle sur les questions de défense.
 
Il convient de « donner une nouvelle dynamique à l’aventure européenne » face au scepticisme croissant des opinions.
 
Entre l’Allemagne et la France, « nous avons une histoire d’attente de réponses » qui ne viennent pas sur les projets européens, a-t-il regretté, faisant référence à des propositions dans le passé de responsables politiques allemands pour relancer le projet de construction européenne, auxquelles la France n’avait pas non plus répondu.
 
Aujourd’hui, la France se plaint souvent du peu de réaction de la chancelière Angela Merkel aux propositions d’Emmanuel Macron pour faire de l’UE une Europe « puissance » et souveraine.
 
Et les relations entre le chef de l’Etat français et la chancelière en ont été dégradées ces derniers mois. Mme Merkel est en outre en fin de règne et peu tentée par de grandes initiatives dans ce domaine.
 
Paris juge en particulier que l’Allemagne, qui reste très atlantiste, ne s’implique pas assez en matière de défense européenne. La France regrette aussi que le projet de budget de la zone euro, porté par le chef de l’Etat français pour relancer les investissements en Europe, ait été freiné par Berlin.
 
Il a dans ce contexte indirectement critiqué la gestion, sous pression notamment de l’Allemagne, de la crise financière en Europe de 2008.
 
Il a estimé qu’on avait beaucoup trop donné la priorité à la réduction des dépenses publiques et à la règlementation du secteur financier, un cocktail « fou », qui a abouti à ses yeux à désespérer les « classes moyennes » européennes.
 
M. Macron a dans ce contexte plaidé pour une augmentation des dépenses publiques, alors que l’Allemagne plaide pour la rigueur budgétaire.
 
La Chine et les Etats-Unis « ont fait le choix d’augmenter très fortement leur dépense publique » et « je vois qu’en Europe nous continuons la consolidation budgétaire au niveau agrégé » des pays de l’UE, a-t-il dit.
« C’est aussi le seul moyen de réconcilier les classes moyennes avec l’avenir », a-t-il dit. (AFP)
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