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Macky Sall, la politique côté biceps !

Mardi 17 Janvier 2017

Le boulanger de la république est bien monté à l’avant d’un TGV (photo Macky dans le Ter) qui devrait le mener à bon port au soir d’une élection présidentielle prévue au premier trimestre de l’année 2019. A cette période, il serait donc à l’entame d’un deuxième mandat à la tête du pays, un quinquennat, à la condition que tous ses plans machiavéliques se soient déroulés comme programmés au cours du septennat précédent. A ce jeu sans vergogne, il aura été beaucoup plus « fort » que des collègues du continent a priori plus expérimentés en matière de gestion de clientèles politiciennes. Par la grâce de la corruption, au sens large du terme.
 
Son dernier exploit en date se passe de commentaires : le brutal passage en force d’une loi d’urgence sur le processus électoral, notamment dans sa partie consacrée aux nouveaux députés de la diaspora sénégalaise. A ce niveau, le « tube » insupportable qui cartonne depuis cinq ans et appelé « reniement » a encore fait des dégâts. les débats de pure forme entre les députés du président de la république et ceux de l’opposition ont été précédés par la décision politique sans ambages de gratifier nos « compatriotes » vivant à l’étranger de quinze postes de parlementaires. Avant l’adoption du texte du référendum, c’est une promesse de dix députés qui avait été vendue aux électeurs. Le refrain…
 
Tout le monde comprend que les Sénégalais de l’extérieur, citoyens à part entière pour certains, aient besoin de relais politiques pour porter leurs préoccupations et revendications concernant leurs rapports avec les pouvoirs publics sénégalais. A ce titre, il n’est pas évident que leurs attentes et celles de leurs familles puissent être efficacement traduites en actes par des députés dont le pouvoir espère qu’ils seront tous ou majoritairement des encartés de la majorité présidentielle, de l’Apr en particulier. Le partage des quinze sinécures a déjà commencé: le chef de l’Etat aura sa part, sa belle-famille certainement, peut-être des alliés frustrés en manque de maroquins, des marabouts d’influence, etc. La bamboula sur le dos des finances publiques promet.
 
Point de surprise ! Avec Macky Sall, la pratique politique quotidienne est un dogme tiré d’une moralité à deux sous et dont les deux faces – le fond et la forme – sont en complète rupture d’avec les (à peu près) bonnes traditions de consensus politique. Il n’est pas anodin que le 4e président de la république soit le seul de sa catégorie à n’avoir pas été capable de mener avec son opposition  un seul processus de dialogue politique crédible.
 
Son dessein est simple et prévisible : verrouiller l’espace politique en « tuant » ou en étouffant toutes velléités d’émancipation politique et citoyenne, d’exercice de libertés qui n’entreraient pas dans le cadre orthonormé qui lui sert de boussole, et en dehors duquel il se perd. La contrariété lui est intolérable.
 
C’est pourquoi, quand l’ex-présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, Nafi Ngom Keïta, a débusqué des directeurs généraux corrompus qui sévissaient dans l’espace présidentiel, il n’a pas mis de temps pour organiser sa destitution. C’est ainsi que l’Ofnac a été délesté de toute la substance démocratique, citoyenne et philosophique qui orientait son action, même si les textes n’ont pas été touchés. Ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux, avec les mises en demeure dirigées contre des fonctionnaires de certaines régies financières de l’Etat, est une forme de traque des biens mal acquis qui éloigne les enquêteurs des turpitudes des politiciens, ceux dont le chef a besoin pour travailler à sa réélection.
 
Des politiciens, il doit vraiment en avoir le complexe avec cette nomination en conseil des ministres d’un transhumant venu du Parti démocratique sénégalais (Pds) à la tête du conseil d’orientation du programme national des domaines agricoles communautaires (Prodac). Comme qui dirait que l’argent n’a pas d’odeur ! (Momar DIENG)
 
 
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