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Lutte contre le coronavirus: Les frontières se ferment, les manifestations se multiplient

Mardi 26 Janvier 2021

Dans un monde où les frontières sont davantage contrôlées, les restrictions et confinements destinés à enrayer la progression de la pandémie sont de plus en plus contestés, menant par endroits à des violences populaires.


Seul espoir à l’horizon, la campagne de vaccination contre le coronavirus progresse de façon inégale : si le président Joe Biden prédit grâce à elle une immunité collective des Américains d’ici l’été, dans bien d’autres pays elle marque le pas, faute de doses, ou a à peine commencé, faute de moyens.  
 
Aux Pays-Bas, pour la deuxième nuit consécutive, les opposants au couvre-feu ont organisé des manifestations qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
 
Dans les grandes villes comme Amsterdam, Rotterdam et La Haye, mais aussi dans d’autres localités (Amersfoort, Geleen, Den Bosch, Haarlem…), le couvre-feu imposé ce week-end pour la première fois dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale a donné lieu à de violentes émeutes, entre affrontements avec les forces de l’ordre et actes de vandalisme contre des commerces.
 
« Violence criminelle »
 
Lundi soir, plus de 70 personnes avaient été arrêtées, selon la télévision publique néerlandaise NOS.
 
La veille au soir, des émeutes similaires avaient éclaté dans plusieurs villes, menant à au moins 250 arrestations. Le premier ministre Mark Rutte avait condamné « la violence criminelle », estimant qu’il s’agissait « des pires émeutes en quarante ans ».
 
« Cela n’a rien à voir avec la lutte pour la liberté. Nous ne prenons pas toutes ces mesures pour rire. Nous le faisons, car nous combattons le virus et que c’est pour l’instant le virus qui nous prend notre liberté », a ajouté le chef de gouvernement.
 
À Tripoli, grande ville du nord du Liban où le taux de pauvreté est le plus élevé du pays, de jeunes manifestants ont protesté dimanche soir contre les mesures de confinement qui les réduisent à la misère. La Croix-Rouge libanaise a fait état de plus de trente blessés. Le pays a prolongé un confinement strict jusqu’au 8 février.
 
La veille, dans un quartier de Tel-Aviv en Israël, des heurts avaient opposé la police à des juifs ultra-orthodoxes protestant contre le confinement. Le premier ministre Benyamin Netanyahou a salué la « manière forte » employée par la police, qui a arrêté treize personnes.
La patience des populations est éprouvée par une pandémie qui, depuis un an, limite les libertés et a fait perdre leurs emplois à des centaines de personnes, dont certaines ont désormais du mal à se nourrir.
 
Les restrictions se maintiennent ou se durcissent alors que la vaccination s’est enclenchée il y a un mois : plus de 63,5 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 68 pays ou territoires, selon un comptage de l’AFP.
 
Mais le fossé vaccinal entre riches et pauvres se creuse, s’est inquiété l’Organisation mondiale pour la santé, qui a besoin de 26 milliards de dollars pour son dispositif accélérant l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19.
 
« Le nationalisme vaccinal pourrait coûter à l’économie mondiale jusqu’à 9200 milliards de dollars », a déclaré lundi le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, citant une étude de la Chambre de commerce international.
 
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a pour sa part condamné les « pays riches qui accaparent ces vaccins ».  
 
« Nous les appelons à mettre à disposition les doses excédentaires commandées et thésaurisées », a-t-il déclaré.  
 
La COVID-19  a tué au moins 2,1 millions de personnes et en a contaminé plus de 99,1 dans le monde, selon un bilan établi lundi par l’AFP.
 
Aux États-Unis, le président Joe Biden s’est voulu optimiste : « Je suis confiant dans le fait que d’ici l’été nous nous serons nettement rapprochés de l’immunité collective », a-t-il dit lundi soir. Interrogé sur la date à laquelle tous les Américains souhaitant bénéficier du vaccin le pourront, il a répondu : « le printemps ».
 
Cette lueur d’espoir intervient le jour où la Californie a assoupli certaines restrictions,  à la faveur d’une légère amélioration de la situation dans les hôpitaux. L’État le plus peuplé du pays avait instauré début décembre des mesures interdisant rassemblements et activités non essentiels.
 
Mardi doit entrer en vigueur le test négatif à la COVID-19 obligatoire pour tout voyageur arrivant aux États-Unis par avion. En Nouvelle-Zélande, la première ministre Jacinda Ardern s’attend à garder closes ses frontières nationales « la majeure partie de cette année ».
L’apparition et la propagation de variants du coronavirus, réputés plus contagieux et peut-être létaux, a aiguisé encore davantage l’enjeu de la vaccination.
 
« Tenir leurs promesses »
 
À ce titre, la société de biotechnologie américaine Moderna, qui a créé l’un des premiers vaccins disponibles, a annoncé lundi que sa formule restait efficace contre le variant le britannique, mais un peu moins concernant celui venant d’Afrique du Sud.  
 
Les campagnes de vaccination se heurtent par ailleurs à des retards de livraison, qui font enrager en Europe.
 
Bénéficiaires d’investissements massifs de l’UE, les fabricants de vaccins anti-COVID-19 « doivent maintenant tenir leurs promesses et honorer leurs obligations », a averti mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après des annonces de retards de livraisons.
 
« L’Europe a investi des milliards pour développer les premiers vaccins et créer un véritable bien commun mondial. Maintenant, les entreprises doivent tenir leurs promesses », a-t-elle affirmé dans une intervention en vidéo au Forum économique mondial de Davos.
 
Le ministre de la Santé allemand Jens Spahn s’est déclaré mardi favorable à une restriction des exportations de vaccins produits dans l’UE.  
 
« Les vaccins quittant l’UE ont besoin d’une licence afin que nous sachions au moins ce qui est produit et ce qui quitte l’Europe. Et s’ils quittent l’Europe, s’assurer qu’il y ait une distribution équitable », a-t-il dit. (AFP)
 
 
 
 
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