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Lettre ouverte à M. Le Président Macky SALL

Mercredi 1 Février 2023

Me Wagane Faye
Me Wagane Faye
Telles que les activités politiques dans notre pays se dessinent de jour en jour, m’en inquiétant, j’estime utile d’attirer votre attention. C’est l’objet de ma correspondance ouverte.
 
Croyez-moi, Monsieur le Président, ce n’est pas en tant qu’homme politique que je publie cette lettre ouverte, souhaitant vivement que vous en soyez informé.
 
Permettez que je vous rappelle certains propos prononcés par le Président du Nigéria à l’Assemblée Générale des Nations Unies le 21 septembre 2022, je les cite : « au Nigéria, nous croyons au caractère sacré de la limitation des mandats constitutionnels. Nous avons vu les impacts négatifs que les violations de la constitution pour rester au pouvoir ont produit dans d’autres pays ».
 
Ajoutons, violations des constitutions ou leur interprétation tendancieuse par des intéressés et des constitutionnalistes que d’aucuns avaient fait venir de l’étranger à grands frais lorsque vous vous battiez à juste raison en tant que candidat à la présidentielle de l’année 2012.
 
Sans doute qu’en jouant le jeu, ces constitutionnalistes venus d’Europe nous riaient au nez.
 
A mon avis, ces rappels à l’ordre du Président Muhammadu Buhari à ses pairs africains notamment, pourraient ne pas vous concerner, car ils cadrent parfaitement avec l’engagement que vous aviez pris de procéder à une réforme constitutionnelle aux termes de laquelle deux mandats de 05 ans « rekk ». Et vous aviez ajouté que cette réforme constitutionnelle serait rétroactive.
 
Je ne pus m’empêcher de vous applaudir, me disant enfin, il était temps !
 
Autant je ne pouvais pas m’empêcher de publier un papier pour vous féliciter, autant je me vois comme obligé aujourd’hui de vous adresser la présente lettre ouverte pour vous rappeler les mises en garde du Président Muhammadu Buhari du Nigéria qui, comme vous était à son deuxième et dernier mandat constitutionnel lorsqu’il prononçait le discours rappelé tantôt à l’Assemblée Générale des Nations Unies.
 
Effectivement je pense qu’il peut être utile de faire ce rappel. Le prouve l’ambiance qui prévaut depuis un certain temps et qui ne semble pas présager quelque chose de bon. Je vous l’affirme, Monsieur le Président, nos compatriotes qui suivent la situation à travers les radios, télévisions et autres organes de presse ont peur, et ils ont certainement raison.
 
Je ne serai pas comme les équilibristes qui, prétendant calmer la situation, en appellent pêle-mêle les politiciens sans distinction à éviter les actes et les propos qui peuvent enflammer le pays. 
 
Je vais droit au but, en m’adressant directement à vous, chef suprême des forces de police, de gendarmerie et des armées, de toutes les juridictions, en réalité. Il suffit que vous décidiez tout de suite de calmer le jeu pour qu’une meilleure coexistence pacifique se réhabilite dans le pays et il en sera ainsi.
 
Monsieur le Président, il y a intérêt à ce que les Sénégalais entretiennent des relations pacifiques. Quant aux relations d’une autre nature, celles pouvant aboutir, si on n’y prend pas conscience, à embraser le pays tout entier et y installer des considérations néfastes, parce que ethnicistes, régionalistes, etc.
 
Je vous en prie, n’écoutez que la voix de la raison, de la vérité. Quant à celle des laudateurs qui, vivant à vos dépens et, partant rêvant même de la suppression des mandats présidentiels, afin qu’à l’aide des tricheries électorales vous restiez là, ad vitae aeternam à leur service.
 
Monsieur le Président, refusez catégoriquement à certains, qu’on ne vous désignera pas du doigt, la possibilité de vous entrainer à prendre des décisions aux conséquences si catastrophiques qu’elles risqueraient d’annihiler les éclairs de certaines réalisations sur le terrain, à votre actif.
Me Wagane FAYE
LD/Debout  
01.02.2023
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