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Le "trumpiste" Mike Johnson élu président de la Chambre des représentants après des semaines de chaos

Mercredi 25 Octobre 2023

Fumée blanche au Capitole des États-Unis : le conservateur Mike Johnson, un fervent partisan de l’ex-président Donald Trump, a été élu mercredi président de la Chambre des représentants, mettant fin à trois semaines de blocage du Congrès de la première puissance mondiale.

 

Cet avocat et militant très religieux pour les valeurs « traditionnelles » de 51 ans, qui a appuyé les tentatives juridiques d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020, a réussi à obtenir 220 voix lors du vote.

 

Son élection a été accueillie par les acclamations et une ovation debout des membres de sa formation politique pourtant majoritaire à la Chambre, le Parti républicain, visiblement soulagés de voir le bout du tunnel.

 

Dans un discours après le vote, Mike Johnson a adressé « un message au reste du monde » qui a « observé ce psychodrame » pendant des semaines : « l’adversité rend plus fort », a-t-il lancé.

 

« Que les ennemis de la liberté à travers le monde nous entendent haut et fort. La Chambre du peuple a repris le travail », a-t-il poursuivi, promettant que le premier texte qu’il soumettrait serait sur le soutien à Israël.

Il va devoir s’atteler immédiatement à de lourdes tâches.

 

Feuilleton

 

Le président Joe Biden le lui a rappelé en l’exhortant à faire voter « rapidement » l’aide à Israël et à l’Ukraine, en guerre respectivement contre le Hamas et la Russie, et à œuvrer pour éviter un « shutdown » – cette paralysie de l’administration fédérale qui pourrait intervenir mi-novembre si un budget n’est pas adopté.

 

Or Mike Johnson va devoir naviguer entre les positions de ses collègues républicains, qui affichent au grand jour de profonds désaccords, pour répondre à la demande d’une enveloppe massive émise par M. Biden pour l’Ukraine et Israël.

 

Les discussions s’annoncent également ardues pour éviter un « shutdown », car il devra non seulement s’attabler avec des négociateurs chevronnés, comme le sénateur démocrate Chuck Schumer et le président Biden, mais aussi les membres de son propre parti.

 

Son élection intervient à l’issue d’un véritable feuilleton qui a exposé les luttes intestines entre élus de droite au grand jour.
 

Élu de Louisiane peu connu du grand public, Mike Johnson était en effet le quatrième républicain à être choisi par son parti en 22 jours pour remplacer Kevin McCarthy, destitué lors d’un vote historique.  

 

L’exaspération des républicains, soucieux d’en finir avec une séquence qui a embarrassé beaucoup d’entre eux, a joué en sa faveur.

 

Tumulte

 

M. Johnson a été soutenu par le chef de la majorité républicaine à la Chambre Steve Scalise et par l’influent président de la commission des affaires judiciaires Jim Jordan, qui ont tous deux échoué à se faire élire au perchoir.

 

Il a aussi pu compter sur l’appui de Matt Gaetz, farouche trumpiste et instigateur de la chute de Kevin McCarthy.

 

Mike Johnson est « un homme honorable » qui « va faire de grandes choses pour le pays », a-t-il dit avant le vote, affirmant que la tendance favorable à Donald Trump prenait de l’ampleur.

 

« Si vous pensez que le glissement de Kevin McCarthy vers le trumpiste Mike Johnson n’est pas le signe de la montée en puissance de ce mouvement, et de la réelle place du pouvoir au sein du Parti républicain, alors vous n’avez pas suivi ce qui se passe », a-t-il lancé.

 

Mike Johnson a fait son entrée à la Chambre des représentants en 2017 après avoir suscité la controverse avec des législations considérées comme hostiles aux personnes LGBT+ en Louisiane.

 

Ce père de quatre enfants a aussi voté contre la codification des protections fédérales pour le mariage homosexuel l’an dernier.

 

Et il était le chef de file de plus de 100 républicains qui ont signé une note juridique appuyant une plainte visant à annuler les résultats de l’élection de 2020 dans quatre États remportés par le président Joe Biden.

 

ABC News l’a interrogé mardi soir sur cette plainte sur laquelle la Cour suprême a refusé de statuer, mais il s’est contenté de répondre « question suivante » pendant que ses collègues huaient la journaliste. [AFP]

 
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