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Le projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordanie abandonné

Jeudi 13 Août 2020

Le gouvernement israélien a décidé de laisser tomber le projet d’annexion de pans de la Cisjordanie défendu notamment par Donald Trump.


Les Emirats arabes unis ont affirmé jeudi avoir obtenu d’Israël qu’il abandonne un projet d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée en échange d’une normalisation des relations entre Abou Dhabi et l’État hébreu.
 
Ce projet était initialement porté par le président américain, Donald Trump, dans le cadre d’un plan de son administration pour le Proche-Orient, avant d’être rapidement endossé par le gouvernement israélien.
 
Son application par Israël pouvait intervenir à tout moment à compter du 1er juillet mais n’avait fait l’objet d’aucune mise en œuvre à ce jour.
 
Plan Trump pour le Proche-Orient
 
Fin janvier, le président américain, Donald Trump, convie à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et Benny Gantz -actuel ministre de la Défense et alors rival électoral de M. Netanyahou, pour annoncer son projet de règlement du conflit israélo-palestinien.
 
Le plan prévoit de faire de Jérusalem la capitale «indivisible» d’Israël ainsi que l’annexion par l’État hébreu de la vallée du Jourdain et des plus de 130 colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
 
L’annexion de ces territoires signifie qu’ils feraient officiellement partie d’Israël, qui étendrait ainsi sa frontière orientale à la Jordanie. Elle consacrerait la fragmentation de la Cisjordanie, qui deviendrait un territoire palestinien sans continuité.
 
Le même plan prévoit un État palestinien établi sur ce qu’il resterait de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, deux territoires séparés par Israël qui seraient reliés par un «corridor».
 
Il propose que la capitale palestinienne soit à Abou Dis, un faubourg de Jérusalem. Les Palestiniens veulent eux leur capitale dans le secteur Est de la ville sainte, occupé depuis 1967 par Israël.
 
Israël prend le relais
 
Dans les heures suivant l’annonce du plan, l’ambassadeur américain en Israël David Friedman suggère que l’État hébreu peut annexer «sans attendre».
 
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, au pouvoir depuis une décennie, a promis durant sa campagne électorale d’annexer des pans de la Cisjordanie, et le plan de l’administration Trump est rapidement salué. «Monsieur le président (Trump), votre +accord du siècle+ est la chance du siècle», lance M. Netanyahou.
 
En avril, au terme d’un feuilleton politique, MM. Netanyahou et Gantz finissent par s’entendre sur un gouvernement d’union.
 
Sur le plan Trump, ils conviennent d’agir «de manière coordonnée» et «avec l’accord complet des États-Unis». Ils fixent au 1er juillet le point de départ d’une mise en oeuvre du projet d’annexion en Cisjordanie.
 
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, indique pour sa part qu’en «dernier ressort» la décision d’annexer «revient à Israël».
 
Les Palestiniens rejettent en bloc
 
Les Palestiniens, absents lors de sa présentation, sont immédiatement vent debout contre le plan Trump.
 
L’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas menace rapidement de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël en Cisjordanie occupée.
 
Le plan américain correspond pour la partie palestinienne à la fin de la solution dite «à deux Etats», prévoyant un État palestinien viable aux côtés d’Israël, comme cela est préconisé par la communauté internationale.
 
M. Abbas réitère à plusieurs reprises sa menace de revenir sur les accords signés avec Israël. Et, selon lui, le plan ne «passera pas». «Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem» comme capitale d’un État palestinien.
 
Fin juin, à l’approche de l’échéance, les Palestiniens se disent prêts à relancer des négociations directes avec les Israéliens, selon un texte remis au Quartette (Union européenne, ONU, Russie et États-Unis).
 
Un peu plus tôt, la branche militaire du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a elle averti qu’une annexion constituerait une «déclaration de guerre».
 
Le 2 juillet, les frères ennemis palestiniens du Fatah de M. Abbas et du Hamas s’engagent à «l’unité» contre le projet israélien, après plus d’une décennie de divisions intestines.
 
Fortes réticences internationales
 
Peu après l’annonce du plan américain, les Nations unies soulignent qu’elles s’en tiennent aux frontières définies en 1967. L'Union européenne réaffirme son engagement «ferme» en faveur «d’une solution négociée et viable à deux Etats».
 
À l’approche du 1er juillet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «exhorte Israël à renoncer à ses plans d’annexion», qui constitueraient «une violation des plus graves du droit international».
 
Le 29 juin, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, dénonce l’illégalité du projet israélien, avertissant que ses «ondes de choc» dureraient «des décennies». (AFP/NXP)
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