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Le Sénégal doit faire des « efforts considérables » pour être en phase avec ses prévisions budgétaires, selon le FMI

Jeudi 1 Novembre 2018

Le Sénégal doit faire des efforts de réduction de dépenses "considérables" au cours des deux derniers mois de l’année pour être en phase avec ses prévisions budgétaires compte tenu d’une baisse des recettes de l’Etat de l’ordre de 115 milliards de francs CFA, a indiqué, mercredi, à Dakar, le sous directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Michel Lazare.
 
Selon Michel Lazare, en fin septembre, les recettes de l’Etat étaient sensiblement inférieures à ce qui était attendu relativement à la la loi de finance rectificative votée par les députés.
"Nos estimations indiquent qu’il va manquer en fin d’année, lorsqu’on a fait la projection sur les trois derniers mois, près de 115 milliards de FCFA de recettes pour atteindre l’objectif budgétaire que s’est fixé le gouvernement", a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.
 
M. Lazare a conduit une mission du FMI qui a séjourné dans la capitale sénégalaise du 18 au 31 octobre, pour des entretiens relatifs à la consultation de 2018 dans le cadre notamment de la revue du programme appuyé par l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) du Sénégal, approuvé en juin 2015.
Selon l’économiste, la baisse de recettes enregistrée par le Sénégal s’explique par la hausse des prix mondiaux du pétrole, couplée au maintien de la stabilité des prix de l’énergie au niveau intérieur, une situation qui contribue à peser sur les dépenses courantes de l’Etat.
 
S’y ajoute "un financement élevé de la société nationale La Poste par le Trésor qui a encore contribué à une situation budgétaire difficile. Cela a conduit à une accumulation d’obligations non remplies envers les secteurs de l’énergie et à des impayés vis-à-vis de fournisseurs et autres opérateurs économiques".
Aussi le FMI suggère-t-il au gouvernement sénégalais de "faire des efforts budgétaires considérables" afin de resserrer les dépendances pour les deux derniers mois.

"Les autorités ont accepté de réduire sensiblement les dépenses d’équipement financées sur les ressources intérieures qui ne sont pas urgentes et les dépenses courantes hors salaires afin de respecter l’enveloppe budgétaire" arrêtée, a souligné le chef de mission du FMI.
M. Lazare a également fait état de l’engagement du gouvernement à "renforcer sensiblement la gestion des finances publiques en limitant de manière permanente le financement de SN La Poste par le Trésor" public.

Selon le responsable du FMI, les autorités étatiques "vont cesser d’utiliser diverses lettres budgétaires qui engagent l’administration centrale pour ce qui est des dépenses au-delà de l’exercice en cours ou de dépenses exécutées en dehors budget".

Il a aussi relevé des retards dans la mise en place du paiement des impôts au moyen des téléphones portables, soulignant cependant qu’un ’’progrès limité’’ a été enregistré dans la mise en œuvre du plan d’action visant à réduire les dépenses fiscales. (APS)
 
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