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Le Medef propose un programme proche de celui de François Fillon

Mardi 14 Février 2017

Pierre Gattaz (président du Medef, à gauche) et François Fillon
Pierre Gattaz (président du Medef, à gauche) et François Fillon
PARIS (Reuters) - Le Medef, soucieux de peser sur l'élection présidentielle, a présenté mardi des propositions de réformes proches de celles du candidat de droite, François Fillon, dont une hausse de TVA, 100 à 115 milliards d'euros d'économie sur les dépenses publiques en cinq ans et le report de l'âge de la retraite à 65 ans.
 
En matière de retraite, il suggère ainsi de porter à 43 ans la durée de cotisation pour tous "dès 2026" et de faire converger à court terme le régime des fonctionnaires et celui des salariés du secteur privé.
 
Il propose également d'encourager le développement de la retraite par capitalisation "en complément des régimes obligatoires" et de mettre en place un système par points. Avec un "règle d'or" : pas d'endettement.
 
Le Medef souhaite provoquer un "choc de compétitivité" en baissant en une fois le coût du travail de 30 milliards d'euros supplémentaires, en partie financés par une hausse de deux points de TVA, qui concerneront tous les niveaux de salaires.
 
Nombre de ces mesures, présentées dans un document de 170 pages, sont en fait une actualisation de propositions depuis longtemps défendues par l'organisation patronale.
 
Il en va ainsi des 100 à 115 milliards d'euros d'économies sur les dépenses publiques, qu'il propose de faire sur cinq ans, notamment en ne remplaçant qu'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ou en alignant sur le secteur privé la durée de travail des administrations.
 
Il suggère également d'affecter 10% des fonctionnaires à la suppression des lois et normes "inutiles, anti-économiques et inefficaces", et 10% des élus à l'évaluation et au contrôle de l'action publique, ainsi qu'à la suppression des lois inutiles.
 
En matière de fiscalité, le Medef propose parmi d'autres mesures en faveur des entreprises de baisser le taux de l'impôt sur les sociétés à 22% d'ici 2020, de supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune et d'imposer à un taux forfaitaire de 25% les revenus de l'épargne.
 
TRANSFERT DE COTISATIONS SUR L'IMPÔT
Il réitère ses propositions pour "conjurer la peur de l'embauche", donc certaines sont des dispositions initialement envisagées dans le projet de loi Travail mais abandonnées par la suite, comme le plafonnement des indemnités prud'homales pour licenciement abusif.
 
Il propose d'aller plus loin que la loi Travail dans plusieurs autres domaines, comme l'appréciation des difficultés économiques pouvant justifier un licenciement.
 
Certaines de ses propositions sont compatibles avec le programme de l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, candidat hors parti et concurrent de François Fillon pour la qualification au second tour de la présidentielle.
 
C'est le cas du transfert du financement de l'assurance-maladie obligatoire sur un impôt à assiette large comme la TVA ou la contribution sociale généralisée (CSG) avec une préférence avouée par le président du Medef pour la TVA.
 
"Ce que nous voudrions garder en termes de cotisations c'est tout ce qui concerne le travail : maladies professionnelles, chômage, retraites", a expliqué Pierre Gattaz, lors de sa conférence de presse mensuelle.
 
"Tout ce qui ne concerne pas spécifiquement le travail, notamment la famille, la maladie, c'est la solidarité et c'est donc l'impôt qui doit le payer", a ajouté le président du Medef, selon qui cela permettrait de "répartir le coût du travail".
 
En revanche, contrairement à Emmanuel Macron, le Medef entend garder la main sur la gestion de l'assurance-chômage avec les autres partenaires sociaux.
 
Il souhaite enfin un renforcement du système éducatif et de l'apprentissage mais reste évasif sur les moyens d'y parvenir, en dehors d'un alignement des contrats d'apprentissage sur le droit commun des contrats.
 
Le Medef et neuf autres organisations patronales ont invité tous les candidats à la présidentielle à venir, l'un après l'autre, défendre leur programme devant des chefs d'entreprise les 21 et 28 mars et le 5 avril.
 
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