Connectez-vous

« La police tue des Sénégalais et l’armée française les envoie au coma »

Vendredi 28 Septembre 2018

Par le COLLECTIF POUR LA JUSTICE ET CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES
 
Le Collectif a appris avec stupeur l’agression du sénégalais Oumar Watt par des militaires français au Sénégal le dimanche 16 septembre 2018. Depuis lors il est dans le coma. Pour le Collectif, la police sénégalaise encore moins l’armée française ne peuvent se comporter en territoire conquis avec les citoyens sénégalais. Le Collectif avait donné le vendredi 21 septembre dernier 48 heures aux présidents Macky Sall et Emmanuel Macron pour évacuer Oumar Watt à l’étranger en accord avec sa famille.
 
Le Collectif note, pour le fustiger, qu’aucune autorité sénégalaise n’est allée rendre visite à Oumar et à sa famille. Le Collectif dénonce les conditions d’hospitalisation de Oumar Watt à l’hôpital de Fann sans scanner après les refus scandaleux de trois hôpitaux de l’accueillir.
 
Le Collectif exige des autorités de la visibilité et de la transparence dans la gestion de la procédure en cours par une communication régulière. Cette transparence s’impose d’autant plus que d’insultantes rumeurs provocatrices prétendaient que le passage à tabac de Oumar serait le résultat d’une tentative de vol à laquelle ont résisté les militaires français.
 
Devant cette situation, le Collectif a informé le préfet de Dakar de la marche pacifique qu’il compte organiser le samedi 29 septembre 2018 à partir de 15 heures de la Place de l’Obélisque à la RTS. La déclaration de notre manifestation a été enregistrée sous le numéro 2906 du 24 septembre 2018.
 
Le Collectif exige que Oumar Watt soit évacué et que justice soit rendue dans cette affaire.
Le Collectif pour la justice et contre les violences policières exprime sa grande inquiétude devant les graves événements qui se sont déroulés dans la dernière période.
 
A Ouakam, le 07 août 2018, un jeune a été bastonné par des éléments appartenant aux forces de l’ordre et qui étaient dans une voiture immatriculée DK 7656 AC.
 
Le 04 septembre dernier, des citoyens sénégalais ont été réprimés lors de la manifestation de l’opposition. Des députés, donc des citoyens ayant une immunité parlementaire, ont été traités, au vu et au su de tous, d’une manière qui devrait faire peur à tous les citoyens non détenteurs d’une immunité parlementaire qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir.
 
Le citoyen Mohamed Lamine Mangane a été blessé à la tête jusqu’à saignement par un agent du commissariat de police des Parcelles assainies le 05 septembre dernier. Pour avoir osé dénoncer cela publiquement, il a été arrêté, envoyé en prison, présenté au juge qui l’a relaxé. Son déferrement à la maison d’arrêt et de correction visait en réalité deux choses : le punir pour avoir osé contribuer à la libération de la parole des victimes de violences policières d’une part et faire oublier l’affaire de l’agent indigne qui a blessé le citoyen Mangane, d’autre part.
 
Le Collectif dénonce l’attitude du procureur de la république qui a pris fait et cause pour un policier violent en déferrant sa victime. Ce même procureur qui de fait empêche certaines familles de porter plainte en bloquant des procès verbaux de constat.
 
Le Collectif pour la justice et contre les violences policières dénonce ces multiples agressions de citoyens sénégalais par des membres des forces de l’ordre.
 
Et cela est d’autant plus inquiétant que cela arrive au moment où un nouveau directeur général de police a été nommé. Pour le Collectif, la priorité n’est pas d’aller à la chasse des internautes sur les réseaux sociaux mais d’identifier les meurtriers de Elimane Touré, de Abdoulaye Timéra, de Seck Ndiaye, de Pape Sarr, de Fallou Sène, de les sanctionner, et d’empêcher que ce régime structurel de violence institutionnalisée dans la police, la gendarmerie…ne se perpétue.
 
Aux citoyens, victimes et familles de victimes de violences policières, le Collectif leur dit qu’ils ne sont pas seuls. Le Collectif pour la justice et contre les violences policières est là pour eux. A tous les citoyens, nous devons tous ensemble imposer la libération de la parole des victimes, la lumière sur les violences passées, présentes et à venir, et les réduire.  
                                                          
Dakar, le 26 septembre 2018
Nombre de lectures : 160 fois


1.Posté par Me François JURAIN le 30/09/2018 17:47
Toute violence, d'où quelle vienne, est inacceptable. Le fait que quatre individus passent à tabac un autre homme, pour quel que motif que ce soit, est INACCEPTABLE. Nous ne parlons pas d'animaux, mais d'être humains, qui doivent être capables de parler, de se comprendre ou pour le moins d'essayer, et de régler leur litige, si litige il y a, d'une manière autre que la violence. Le fait que les quatre agresseurs soient des militaires est une circonstance aggravante, car s'il y a un endroit, une communauté, où l'on apprend la discipline, le respect de l'autre, la maitrise de soit, c'est bien l'armée. Même si, mais je crois savoir que cette "excuse" n'a pas été confirmée, même si il y avait eu vol ou tentative de vol d'un portable, cela ne justifie pas la violence, aucune violence. De surcroit à 4 contre un: quel courage! Pour avoir fait mon service militaire dans l'armée française (8ème RPIMA, 1ère compagnie de combat) et même si il y a (très) longtemps, je puis affirmer que ce ne sont pas les valeurs que l'on enseigne dans cette institution. Il ne faudrait pas jeter l’anathème sur l'ensemble de l'armée, comme je l'ai entendu dire: l'armée, elle aussi, peut comporter en son sein des éléments qui n'ont pas leur place: ce sont des cas isolés, qu'il faudra, bien évidemment évacuer immédiatement, si ce n'est déjà fait. Les choses sont un peu plus compliquées, lorsque des militaires, fussent ils en dehors de leur fonction (permission, par exemple), car alors, ils peuvent relever de la justice militaire, et non de la justice civile. Mais je sais le commandement assez strict sur ce genre d'incident, voir d'accident, pour prendre les mesures qui s'imposent.Le résultat, c'est qu'un père de famille, à la fleur de l'âge, est aujourd'hui entre la vie et la mort, qu'une famille est dans le désarroi, et que tous les français vivant au sénégal ressentent une certaine honte, même s'ils n'y sont pour rien. Beau résultat! A titre personnel, je ne puis que présenter mes sincères condoléances à la famille, et prier pour que cet acte, inadmissible, quelles que soient les circonstances dans lesquelles cela s'est passé, ne se reproduisent plus. Et bien sur, que justice soit rendue, par une lourde condamnation des fautifs et leur expulsion immédiate du territoire sénégalais, où ils n'ont pas leur place. Heureusement, vivent ici des milliers de français, qui se comportent et vivent tout à fait normalement, à l'écart de toute violence, agression, fusse t elle même verbale ou indirecte. Alors, merci d'avoir aussi une pensée pour eux, et ne pas faire d'amalgame.
Ces douloureuses circonstances ont braqué les projecteurs, une fois de plus, sur le misérabilisme du système de santé: scanner en place, pas de matériel, un personnel compétent, dévoué, mais impuissant, au point d'être obligé d’évacuer un blessé, victime d'un traumatisme crânien, sur le maroc:A quelle époque vivons nous? Le sénégal est indépendant depuis 60 ans, des sommes hallucinantes ont été versées et continuent d'être versées par tous les organismes mondiaux pour que le pays puisse avoir des hôpitaux dignes de ce nom, où les ens peuvent aller se faire soigner en toute tranquillité: au lieu de cela, faute de moyens, faute surtout de ne pas avoir utilisé les fonds destinés à cela, mais les avoir déviés de leur but, soit par la corruption, soit pour une autre utilisation plus électoraliste, le pays est incapable de soigner ses blessés. A quand l'obligation, pour les politiques en place de se faire soigner dans les hopitaux du pays? peut être alors accorderont ils une plus grande attention au système de santé, auquel tout citoyen à droit. Entre un stade de 50.000places et un ou des hopitaux dignes de ce nom, normalement équipés, pouvant dispenser tous les soins nécessaires à la vie comme à la mort, il n'appartient pas à un seul homme en quête de popularité de choisir, mais au peuple tout entier: que ce peuple, qui aura son destin en main dans quelques mois, sache se souvenir de ces incohérences qui sont de véritables insultes à l'endroit du peuple tout entier, et mette en place des hommes qui feront leur, la devise de Mr Bruno DIATTA, récemment décédé: ON NE SERT PAS UN HOMME, MAIS UN PAYS.
Me François JURAIN
Me François JURAIN

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter