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La Suisse va renforcer ses règles de lutte contre le blanchiment d'argent

Lundi 1 Juillet 2019

Connue pour le secret bancaire qui lui a valu sa réputation de "plaque tournante de l'argent sale", la Suisse entend désormais renforcer sa réglementation anti-blanchiment et la mettre en conformité avec les standards internationaux.
 
Le Conseil fédéral suisse, l'organe exécutif du pays, a publié la proposition politique mercredi. La mise à jour serait axée sur les avocats, notaires et autres consultants qui ont un rôle à jouer dans la gestion de sociétés et de fiducies. 
 
Décrite par le Réseau pour la justice fiscale comme le "grand-père des paradis fiscaux du monde", la Suisse est un repaire connu de nombreux citoyens parmi les plus riches du monde et de dirigeants corrompus et despotiques.
 
Ses rives ont été utilisées par Adolf Hitler, Mouammar Kadhafi et Hosni Moubarak.
 
Près de 50% des 6,65 trillions de francs suisses (6,5 trillions de dollars) détenus par les banques suisses proviennent de l'étranger, ce qui fait de la Suisse le leader mondial de la gestion de fortune étrangère. 
 
La fuite du Panama Paper en 2016 a d'ailleurs révélé que des intermédiaires suisses, tels que des avocats et des conseillers financiers, avaient aidé à ouvrir plus de 38 000 comptes à l'étranger pour le compte de clients au cours des quatre décennies écoulées. 
 
La mise à jour proposée fait suite aux recommandations du Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux, un organisme mondial de surveillance de la lutte contre le blanchiment de capitaux. Il incomberait aux avocats et autres "conseillers" qui ont un rôle à jouer dans une certaine partie de la gestion des sociétés et des fiducies de respecter les mêmes exigences en matière de diligence raisonnable et de rapports que les banquiers.
 
La mise à jour présente également un plan visant à abaisser le seuil monétaire pour lequel les transactions en espèces de métaux précieux et de pierres précieuses doivent faire l'objet d'une vérification diligente obligatoire.
 
L'alignement de la politique suisse sur les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent a été une priorité essentielle, a déclaré le Conseil fédéral dans une déclaration. Les nouvelles politiques "renouvelleront le mécanisme de défense de la Suisse contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en tenant compte des dernières évaluations des risques", a-t-il expliqué.
 
Le Parlement examinera les propositions plus tard cette année et, si elles sont adoptées, elles entreront en vigueur en 2021.
OCCRP
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