La Bourse de Paris a terminé en forte baisse de 1,10% sous le poids des incertitudes économiques concernant la trajectoire de la croissance et des taux d'intérêt, mais aussi des incertitudes politiques, à l'approche de l'élection présidentielle américaine.
L'indice vedette CAC 40 a cédé 82,75 points pour s'établir à 7.428,36 points. Mardi, il avait perdu 0,61%.
Il y a eu "une avalanche de facteurs" à digérer pour les marchés mercredi, commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de Tikehau Capital.
"Deux conversations s'affrontent aujourd'hui autour de la croissance, en des termes différents aux États-Unis et en Europe, mais qui reposent toutefois sur des dynamiques similaires: va-t-on avoir une stabilisation, voire un rebond, ou est-on face à un ralentissement qui peut être plus important qu'il n'y paraît?", a poursuivi M. Thuin.
Aux États-Unis, première puissance économique du globe, la croissance du PIB a déçu au troisième trimestre, bien qu'elle soit toujours solide.
A l'inverse, en zone euro, grâce à une Allemagne moins mal en point qu'anticipé, une Espagne en pleine forme et une France dopée par les Jeux Olympiques, la croissance a été plus forte que prévu au troisième trimestre, mais les prochains mois pourraient être difficiles.
En France en particulier, la croissance du PIB a été de 0,4% au troisième trimestre: un chiffre salué par le gouvernement, qui devrait ainsi obtenir le 1,1% de croissance en 2024 sur lequel il tablait.
Si la croissance européenne rebondit en même temps que l'inflation progresse, "la Banque centrale européenne pourrait ne pas avoir le loisir de couper les taux autant que le marché le souhaiterait", explique Raphaël Thuin.
Par ailleurs, "le catalyseur de l'élection américaine se rapproche et l'incertitude vis-à-vis de cette élection pèse sur les marchés", a-t-il ajouté.
Les investisseurs sont aussi sensibles au fait que la saison des résultats bat son plein, dans un environnement de marchés marqué par de nombreuses zones d'ombre.
Parmi les plus importantes publications de la semaine, plusieurs des géants du secteur technologique sont encore attendus (Meta, Microsoft, Amazon et Apple).
Côté valeurs, le géant des matériaux Saint-Gobain, qui a relevé sa prévision de marge d'exploitation pour 2024 a gagné 1,29% à 83,48 euros.
Kering, dont l'agence de notation S&P Global a abaissé d'un cran la note de la dette après des résultats plus faibles qu'attendu au troisième trimestre, a abandonné 3,23% à 229,50 euros.
M6, dont le chiffre d'affaires au troisième trimestre a pâti de la concurrence des JO, diffusés sur France Télévisions, a abandonné 4,29% à 11,60 euros. [AFP]