Le ministre sénégalais de l’Intérieur a annoncé tard dans la nuit de jeudi à vendredi la « suspension temporaire » de l’accès intégral à Internet. Selon Antoine Félix Diome, cette décision prise « en toute souveraineté » est motivée par la nécessité de contenir « la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux ». La restriction d’internet concerne « l’usage de certaines applis digitales par lesquelles se font les appels à la violence et à la haine », a précisé le 1er flic sénégalais.
Le service de surveillance d'internet Netblocks a dit dans un message à l'AFP observer une "situation (qui) ressemble à celle observée en 2021". Le Sénégal avait alors été en proie à des émeutes meurtrières, qu'une interpellation de M. Sonko avait déjà contribué à déclencher, rapporte l’agence dans un article consacré aux événements sanglants du 1er juin.
Les internautes sénégalais, très présents sur les réseaux sociaux, ont vite constaté la lenteur des communications sur les plateformes comme Whatsapp, Twitter, Facebook, Instagram, etc. Beaucoup d’entre eux ont alors commencé à suggérer des moyens de contourner ces lenteurs à travers le recours au VPN et autres astuces logicielles.
Jeudi 1er juin 2023, le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme pour le délit dit de « corruption de la jeunesse » par la chambre criminelle du tribunal régional de Dakar dans le dossier « Sweet Beauté ». Mais il a été innocenté des accusations de viols et menaces de morts.
Les affrontements entre manifestants et policiers et gendarmes sur une bonne partie du territoire national ont provoqué la mort d’au moins neuf personnes entre Dakar, épicentre de la révolte des jeunes, et Ziguinchor, la grande ville du Sud dont Ousmane Sonko est le maire. (IMPACT.SN)