Connectez-vous

L’UE met en garde Ankara contre ses forages illégaux en Méditerranée

Dimanche 19 Janvier 2020

L’Union européenne a mis en garde la Turquie contre tout forage illégal d’hydrocarbures en Méditerranée orientale, notamment dans les eaux de Chypre, alors qu’Ankara a annoncé l’arrivée d’un bateau de forage au sud de l’île.
 
« Tous les membres de la communauté internationale doivent s’abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité régionales », a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué diffusé samedi.
 
« L’intention de la Turquie de lancer de nouvelles activités d’exploration et de forage dans l’ensemble de la région va malheureusement dans le sens opposé », a-t-il déploré.
 
Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé dimanche qu’un bateau, « Yavuz », était arrivé dans les eaux au sud de l’île pour y mener des activités de forage.
 
« Les Chypriotes turcs ont des droits sur ce champ ... autant que les Chypriotes grecs. Les deux côtés se partageront les revenus si l’on découvre du pétrole ou du gaz naturel », a-t-il estimé dans une déclaration.
 
De son côté, Chypre a accusé dimanche la Turquie de « se transformer en Etat pirate en Méditerranée orientale », selon un communiqué de la présidence. « La Turquie persiste en suivant la voie de l’illégalité (au regard du droit) internationale », selon le texte.
 
L’UE s’est mise en mesure de prendre des sanctions ciblées contre « les personnes ou les entités qui sont responsables d’activités de forage non autorisées d’hydrocarbures en Méditerranée orientale ou qui sont impliquées dans ces activités ».
 
Une liste est en préparation et pourrait être discutée au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi à Bruxelles.
 
Les sanctions consisteront en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. De plus, il sera interdit de prêter des fonds aux personnes et aux entités inscrites sur la liste.
 
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui participe à la conférence de Berlin pour tenter de pacifier la Libye, a rejeté les « ultimatums » de l’Union européenne. Il a rappelé que la Turquie abritait quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu’elle pourrait leur ouvrir les portes vers l’Europe.
 
Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé dimanche que « l’Union européenne doit cesser de mener des politiques loin des réalités, préjudiciables et qui sont basées sur deux poids deux mesures ». « Personne ne doit avoir de doute sur le fait que nous continuerons aussi à protéger les droits des Chypriotes turcs dans le sud de l’île », ajoute-t-il.
 
L’implication turque dans le conflit en Libye est dictée par des facteurs géopolitiques et par des motivations d’ordre économique.
 
Des gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale aiguisent l’appétit de la Turquie mais aussi celui d’autres riverains - Grèce, Egypte, Chypre et Israël.
 
Menacée de sanctions européennes pour ses forages au large de Chypre, la Turquie entend s’appuyer sur un accord controversé avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj concernant la délimitation maritime pour faire valoir des droits sur l’exploitation des hydrocarbures.
 
Cet accord a poussé la Grèce à renforcer ses liens avec l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, reçu vendredi à Athènes. La Turquie a accusé la Grèce de saboter les efforts en vue de ramener la paix en Libye. (AFP)
Nombre de lectures : 116 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter